mardi 1 septembre 2009

Un transfert forcé fait des vagues

© 20 MINUTES; 01.09.2009; page 5

Lausanne - Vaud

L’aide d’urgence du Simplon ferme ses portes

Lausanne. Le Centre d’aide d’urgence pour les réfugiés du Simplon à Lausanne a fermé ses portes. Onze personnes ont été transférées hier, a indiqué l’Etablissement vaudois pour l’accueil des migrants (EVAM). Irène Kansole, du Burkina Faso, ici avec son fils Yves de 5 ans, refuse de se faire déplacer à Bex. Elle avance qu’en quatorze mois elle a pu construire un réseau social à Lausanne.



Un transfert forcé fait des vagues

LAURENCE BRON

Le Collectif droit de rester a protesté hier matin à Lausanne contre le déménagement forcé d'une migrante et de son enfant. Le foyer de la rue du Simplon, qui hébergeait 40 requérants d'asile et 30 personnes soumises au régime de l'aide d'urgence, devait fermer ses portes le soir même. Le bâtiment sera transformé en prison pour les personnes en semi-détention.

Arrivée en mai 2008 à Lausanne avec Yves, son fils de quatre ans et demi, Irène Kansolé, enceinte de sept mois, refuse d'être transférée à Bex. «J'ai des amis ici qui se proposent de m'héberger et Yves vient de commencer l'école. J'aimerais rester à Lausanne. Ils m'ont dit que si je ne partais pas à Bex, ils me retireraient mon enfant», déclare Irène. Si elle accepte d'être hébergée par son amie, elle perdra son droit à l'aide d'urgence et les aides financières qui en découlent (250 fr. par mois et par personne pour une famille).

Le Collectif droit de rester, membre de la Coordination asile Vaud, juge cette décision arbitraire. D'autres personnes soumises à l'aide d'urgence continueraient en effet à toucher une aide financière tout en habitant chez des amis. Le collectif appelle à une manifestation aujourd'hui à 13 h 30 devant le palais de Rumine. «L'aide d'urgence se veut un système dissuasif mais ce sont les autorités politiques qui l'ont instauré, ce n'est pas l'EVAM», se défend Cécile Ehrensberger, responsable des centres du Simplon et de Vennes. «En septembre, une émission de «Temps présent» sera consacrée à l'aide d'urgence, dans laquelle j'expose mon point de vue. Est-ce un système digne? Dans le canton de Vaud, j'estime que nous réagissons de façon humaine. Pour la fermeture du Simplon, nous avons examiné chaque cas, et nous essayons de reloger ces personnes au mieux. Irène Kansolé est libre de refuser de partir, mais elle ne recevra plus d'aide financière de notre part. A Bex, elle sera entourée par d'autres familles et son fils pourra aller à l'école. Nous sommes là pour aider ces personnes à trouver des solutions». I


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