Les immigrants clandestins d'Asie et d'Afrique transitent par la Turquie pour atteindre les îles grecques, leur nouvel Eldorado. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Athènes décide de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre l'immigration clandestine.
La Grèce se mobilise contre l'immigration clandestine. Pour la première fois, une réunion sur ce sujet brûlant a eu lieu entre les cinq partis politiques importants du pays. Il s'agissait d'informer l'ensemble de la classe politique du transfert des clandestins, établis dans les grandes villes comme Patras, Thessalonique et Athènes, vers des centres de rétention, anciens camps de l'armée.
De son côté, la police redouble d'efforts. Dernière mesure en date, l'octroi d'une «prime de départ de 1 000 euros et un billet d'avio » pour les immigrés acceptant de retourner volontairement dans leur pays d'origine. Et le ministre de l'Intérieur, Prokopis Pavlopoulos prévoit rapidement un nouveau renforcement des sanctions contre les passeurs arrêtés aux frontières et notamment sur les 7 500 km de côte.
Selon les chiffres de l'agence de l'Union européenne Frontex (frontières extérieures), la Grèce est le pays des Vingt-Sept qui est le plus concerné par l'immigration clandestine. Le nombre de personnes interceptées aux frontières atteint 146 337 en 2008.
«Des touristes effrayés»
Tous les ministres du gouvernement conservateur au pouvoir sont directement impliqués. La ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a saisi l'occasion du sommet de l'OSCE à Corfou, ce dimanche, pour s'entretenir avec son homologue turc sur la question, sans aboutir à un accord, avec ce pays pourvoyeur. Pour sa part, le ministre grec du Tourisme, s'inquiète pour les plages du pays : «certains touristes sont effrayés de voir des immigrés près de leurs chaises longues, surtout qu'ils sont de plus en plus nombreux», confie Petros, un loueur de parasols sur une plage de Samos, à quelques encablures (850 mètres) des côtes turques.
C'est justement dans cette île que Jacques Barrot, était en visite ce lundi. Un déplacement «important» pour le vice-président de la Commission européenne, qui a fait part de son inquiétude face à la croissance exponentielle des flux migratoires en Grèce.
Pressions sur la Turquie
Après avoir visité un navire de patrouille Frontex et le centre de rétention de Samos, il dresse un constat alarmant : «La diplomatie, et notamment européenne n'a pas compris le fond du problème. On ne peut pas continuer à discuter avec la Turquie ou a l'aider financièrement à garder ses frontières Est si ce candidat à l'UE ne nous garantit pas l'application de l'accord de réadmission signé avec la Grèce.»
Par ailleurs, Jacques Barrot reste très «mécontent de l'octroi du droit d'asile en Grèce. Il est à moins de 1 % d'asile accordé par an. Il faut que la Grèce soit rapidement mieux équipée en fonctionnement administratif pour pouvoir attribuer l'asile à tout réfugier qui le demande».
Concentrées sur la rapidité d'application des mesures contre les migrants illégaux, les autorités grecques préfèrent reporter l'amélioration des formalités d'asile à l'automne, au grand dam des associations humanitaires qui prévoient un été difficile pour les immigrés Grèce.
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