jeudi 16 avril 2009

Une coalition veut marcher contre le racisme

   PABLO DE ROULET    

GenèveGENÈVE - A l'occasion de la conférence contre le racisme, syndicats, partis et associations veulent pousser les Etats contre le racisme. Le pays hôte n'est pas épargné. 
Manifestation contre le racisme et la xénophobie à Genève ce samedi à 15 heures à la place Neuve. «Une première à Genève», selon Karl Grünberg, coordinateur de l'évènement et secrétaire général d'ACOR SOS-Racisme. De nombreux syndicats, partis et associations appellent à défiler en marge de la conférence de l'ONU pour l'évaluation de Durban. Les organisateurs cherchent à «attirer l'attention des Etats pour considérer la lutte contre le racisme», selon Biro Diawara, membre du comité d'organisation du Forum de la société civile1. Une pression nécessaire au vu «d'Etats pris dans des intérêts propres dans cette conférence», estime Karl Grünberg. Les organisateurs de la manifestation insistent sur la place de la Suisse comme hôte du sommet. Ils rappellent l'évolution politique de ces dernières années vers «un racisme d'Etat», selon l'expression de Giangiorgio Gargantini, représentant de la coalition StopEx contre le racisme et l'exclusion. «C'est par des lois et des règlements racistes que l'exclusion est créée en Suisse. De nombreuses lois sont votées pour apaiser les prétendues craintes de la population.» Durcissement de la législation sur l'asile, hostilité envers les musulmans, mesures anti-Roms à Genève... Autant de thèmes qui inquiètent les organisateurs. Une manifestation importante, au regard des «évolutions importantes du racisme, de l'islamophobie et de l'antisémitisme», juge Ender Demitras, représentant de l'Union des organisations musulmanes de Genève. L'islamophobie est jugée particulièrement inquiétante par les organisateurs. Elle se manifeste notamment à travers l'initiative antiminarets qui «ouvre la voie à tous les fantasmes», estime Karl Grünberg. Selon ce dernier, cette forme de racisme aurait pris son envol après 2005 et les émeutes dans les banlieues françaises. «Auparavant, ce sont surtout des femmes voilées qui en étaient victimes. Depuis cette date, de nombreux jeunes d'origine musulmane supposée s'estiment discriminés sur le marché du travail. En Suisse ce racisme se développe selon un discours spécifique. Ces jeunes sont assimilés à la criminalité.» Autre événement en marge de la conférence de l'ONU, l'«Israel review conference» se penchera sur la situation en Palestine2. Un thème brûlant mais rigoureusement politique, et pas «une attaque contre le judaïsme», rapelle Rania Madi, du Centre pour les droits à la résidence et aux réfugiés palestiniens. 

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