Outre le protégé du cinéaste Fernand Melgar, un autre interprète irakien, passé par Vallorbe, a été renvoyé dans son pays.
Jeudi 26 mars, l’avion affrété exprès par l’Office fédéral des migrations pour ne renvoyer que Fahad en Suède est resté cloué au sol. Il s’agissait d’appliquer une décision confirmée par le Tribunal fédéral. Sauf que la conseillère fédérale Widmer-Schlumpf avait promis à Fernand Melgar qu’il pourrait revoir son protégé avant l’expulsion. Elle a alors ordonné à la der le report du vol. Selon l’office, ce type de vol coûte entre 20 et 30 000 fr., après appel d’offres.
Ils ont le même parcours, et pourtant... Si le cas de Fahad K., toujours en Suisse selon nos sources, a été très médiatisé, l’un de ses compatriotes et confrères a, lui, été renvoyé à Bagdad en février, où il s’est fait kidnapper à peine arrivé à l’aéroport. Appelons-le Samir.
Interprète-traducteur connu en Irak, il a travaillé pour l’armée américaine de 2003 à 2007, notamment pour un officier supérieur. Lorsque des milices extrémistes l’ont menacé, il a préféré fuir. Via la Grèce, pour la Suède, où sa demande d’asile a été refusée, comme Fahad. Ils se sont alors rendus en Suisse, fin 2007, et se sont connus au centre de requérants d’asile de Vallorbe. L’avocate Elise Shubs, du Service d’aide juridique, a alors cherché à déposer en leurs noms des demandes d’asile aux USA.
L’ambassade à Berne a déclaré à «20 minutes» qu’il existait deux procédures de visas offertes aux ex-collaborateurs irakiens en danger ayant travaillé au moins un an pour les intérêts américains. Pourtant Elise Shubs témoigne de la difficulté et de la longue durée pour espérer décrocher peut-être un tel visa.
Or la décision de renvoi des deux Irakiens à Bagdad est vite tombée. Samir, après une fuite aux Pays-Bas, a été expulsé dans son pays. Kidnappé, puis libéré après une rançon payée, il vit depuis dans la peur à Bagdad. Et espère trouver refuge en Jordanie. Avant les Etats-Unis?
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