jeudi 19 mars 2009

Dénonciation de la situation critique à Lampedusa

Source / auteur : Anafé info
http://www.hns-info.net/spip.php?article17777

Suite à sa visite sur l’île de Lampedusa, J. Barrot doit dénoncer les violations des droits des migrants et demandeurs d’asile

lundi 16 mars 2009, par Ludo

 Le Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) interpelle le Vice-Président de la Commission européenne, Jacques Barrot, responsable pour les questions liées à la justice, la liberté et la sécurité, à l’occasion de sa visite sur l’île de Lampedusa, ce vendredi 13 mars 2009. Le REMDH a envoyé une délégation de représentants d’organisations de la société civile sur l’île les 25 et 26 février 2009. Les conclusions de cette mission mettent en lumière les nombreuses irrégularités dont ont été victimes les migrants et demandeurs d’asile arrivés sur l’île depuis le début de l’année 2009.

En effet, depuis la décision du ministre Maroni de ne plus en transférer les migrants et demandeurs d’asile vers le continent, leurs conditions de détention se sont considérablement dégradées. Le Centre de secours et de premier accueil (CSPA), transformé en centre d’identification et d’expulsion (CIE) n’était pas en mesure d’accueillir dans des conditions dignes les personnes ainsi détenues. La mission envoyée par le REMDH met en lumière les conditions sanitaires inacceptables dans lesquelles sont détenus les migrants et demandeurs d’asile (régime alimentaire inadapté, fournitures sanitaires insuffisantes, prestations sanitaires en-deçà des besoins, une prise en charge médicale déficiente).

La mission démontre également les manquements au droit de recourir à une procédure d’asile équitable dont ont soufferts les demandeurs d’asile, et ce en violation du droit italien ainsi que des normes européennes en la matière. « L’accès à la procédure d’asile a été rendu plus difficile et le droit à un recourt contre une décision de rejet de demande d’asile a été sérieusement entravé » déclare Kamel Jendoubi, Président du REMDH.

La délégation envoyée par le REMDH a également pu mettre au jour un certain nombre d’irrégularités et de manquements au droit italien supposé garantir les droits des personnes détenues. « C’est ainsi, par exemple, que nombre des migrants détenus avant le 26 janvier (date à laquelle le décret transformant le CSPA en CIE a été adopté) n’ont pas été présentés à un juge dans le délai de 48 heures prévu par la loi italienne en cas de privation de liberté » a précisé Kamel Jendoubi. « Les procédures liées à la détention et au refoulement ont également été ignorées des autorités italiennes » a-t-il précisé.

Enfin, la mission souligne les difficultés particulières des migrants et demandeurs d’asile tunisiens, dont un retour possible en Tunisie les expose à des peines de prison, du fait de la législation tunisienne en matière de migration.

Le REMDH demande au Commissaire Barrot de soulever l’ensemble de ces questions avec les autorités italiennes et de prendre les mesures nécessaires afin que ces violations, notamment du droit européen, ne se reproduisent plus. Dans l’immédiat, le REMDH exhorte le Commissaire à fermement demander aux autorités italiennes de revenir sur leur décision de transformer le CSPA de Lampedusa en centre d’indentification et d’expulsion.

Project coordinator Migration and Asylum

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