Le renvoi forcé des requérants d'asile en question Les retours forcés au pays pour les requérants d'asile déboutés font l'objet d'un reportage de la . Marc Guéniat a suivi pendant plusieurs jours des inspecteurs de la brigade des enquêtes administratives, qui s'occupent des renvois forcé. En clair: ils vont chercher les requérants dont la demande d'asile n'a pas été acceptée et qui ont refusé de partir du pays de leur plein gré. Le journaliste raconte comment se passent ces renvois, à l'image de celui de cet Angolais de 40 ans, surpris dans sa cellule en pleine nuit par quatre inspecteurs, qui l'immobilisent alors qu'il est encore endormi. On l'entrave et départ ensuite en fourgon cellulaire direction Kloten où un vol spécial l'attend pour le réexpédier dans son pays. Quelques heures plus tard il sera remis aux autorités angolaises. Selon les inspecteurs, dans ce genre d'intervention l'effet de surprise est déterminant, sinon les requérants déboutés peuvent essayer de s'automutiler pour retarder leur départ, raison pour laquelle les jugements de renvois ne donnent pas de date précise. Dans le cas de cet Angolais, la mission s'est déroulée de façon exemplaire, mais dans 15 à 20% des cas les entraves se passent mal, voir très mal. Les inspecteurs en arrivent parfois aux mains. Reste encore la question de savoir ce qu'il advient pour les requérants de retour dans leur pays? La plupart du temps, la police n'en sait rien.
Un toit en attendant le renvoi Avant de renvoyer les requérants déboutés, il faut bien leur fournir momentanément un toit, et il y a urgence, s'alarme la . Lucerne doit accueillir son quota de demandeurs d'asile imposé par la Confédération. Sur les 2000 qui arrivent chaque mois en Suisse, 80 doivent être hébergés dans le canton. "Comment faire?" s'interroge le responsable du placement, Giorgio Leuenberger, de Caritas, qui ne peut compter à long terme que sur un centre de 150 places. Les deux autres, plus petits, ne seront disponibles que pendant quelques semaines. La , elle, fait le tour des cantons, qui se sont tous mis au système D. Saint-Gall loge ses requérants à l'auberge de jeunesse de Rapperswil, le Tessin dans de modestes pensions de village. De plus en plus, comme à Zurich, Bâle ou Berne, on loge les arrivants dans les abris de protection civile. Mais c'est un problème, admet Ruedi Hofstetter, chef des services sociaux zurichois. 24 heures sous terre, c'est déjà inacceptable. Et le Lucernois Giorgio Leuenberger de renchérir: "A la longue, c'est la dépression."
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