Quelque 300 invités ont participé hier au coupé de ruban. L’ancien garage métamorphosé en lieu de culte musulman a accueilli des représentants des milieux diplomatiques, universitaires, religieux et politiques. Un article de Jérôme Ducret dans 24 Heures, photo Patrick Martin et Lena Martin.
«Certains d’entre nous attendaient cette mosquée depuis trente ans, d’autres depuis dix, ou trois… L’entreprise est partie avec beaucoup d’espoir et peu de moyens.» Dans son discours, le directeur de la mosquée de Lausanne, Mouhammad Kaba, a souligné hier les efforts consentis par les représentants de la communauté musulmane de la région pour aboutir à la cérémonie d’inauguration de ce nouveau lieu de culte, au 14 du passage de Montriond. Il a également réaffirmé que la mosquée était «ouverte à tous».
RENCONTRE Mouwafac El-Rifai, imam (à g.), Magdy Sharawy, ambassadeur d’Egypte en Suisse, et Luc Recordon, conseiller aux Etats vaudois. LAUSANNE, LE 13 NOVEMBRE 2008, photo Patrick Martin
Entre 10 h 30 et 13 h, la cérémonie a réuni quelque 300 invités: du maçon à l’ambassadeur, en passant par les autorités politiques et des représentants des confessions chrétienne et juive. Il y avait même Pierre Gisel, un des professeurs de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne. Le tout, encadré par un service d’ordre discret et accueillant.
Le conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon a tenu à féliciter les membres de la communauté musulmane de la région d’avoir trouvé un lieu de culte «dans ce quartier sous-gare, béni entre tous, où bien des Lausannois voudraient habiter ». En tant que politicien actif au niveau fédéral, il en a profité pour fustiger l’initiative populaire qui veut interdire la construction de minarets en Suisse – pour lui, la «sérénité passe ici par la visibilité».
Différence enrichissante
Le conseiller municipal Oscar Tosato a pris la parole pour rappeler que la Municipalité était «opposée avec force à tout sectarisme ou extrémisme religieux, mais attachée avec tout autant de véhémence à la conviction que la différence est un enrichissement» pour la ville.
Quant à Philippe Guyot, l’architecte qui a dirigé le chantier, il a expliqué qu’il avait dû réapprendre son métier lors du réaménagement de cet ancien garage devenu ensuite menuiserie et galerie d’art. «D’ordinaire, l’architecte a affaire à quelques dizaines d’artisans ou à des entreprises de construction… Là, je me suis retrouvé avec des dizaines d’ingénieurs et d’architectes bénévoles et avec des centaines d’artisans qui apportaient chacun leur contribution à cet édifice. Ce fut un grand plaisir.» Plus d’un million de francs ont ainsi pu être économisés sur les coûts du chantier en faisant appel à la bonne volonté des fidèles et à leurs compétences techniques.
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