mardi 2 septembre 2008

Visiteurs plutôt discrets au centre de requérants

Pour marquer dix ans d’accueil des réfugiés, le centre de l’EVAM (ex-Fareas) a ouvert ses portes au public ce week-end. La fête a été belle, mais la population locale s’y est montrée discrète. RÉBECCA REYMOND dans 24 Heures
Passer les portes d’en­ceinte de l’Etablissement vaudois d’accueil des mi­grants (EVAM) à Sainte-Croix, c’est un peu entrer dans un autre monde. Ce week-end tout parti­culièrement, à l’occasion de la fête marquant les dix ans d’acti­vité du centre.

portes ouvertes evam st-croix

PORTES OUVERTES Les visites guidées du centre passaient par les salles de classe où les requérants apprennent les rudiments du français. SAINTE-CROIX, LE 30 AOÛT 2008
JÉRÔME HENRY


Une odeur de curry se mé­lange aux sons orientaux d’une danse folklorique menée par quelques hommes radieux en djellaba. Tout autour d’eux, d’autres réfugiés ont formé un cercle et battent la mesure avec enthousiasme. En marge de ce spectacle improvisé, quelques habitants de Sainte-Croix, plus réservés, attendent Laurence De­ruisseau, l’assistante sociale chargée de faire visiter les bâti­ments aux curieux.
Conditions simples

Au fil de la visite, les langues se délient et les questions se font plus personnelles: «Comment parvenez-vous à vous impliquer relationnellement dans votre travail avec des personnes qui ne sont ici que pour deux mois au maximum?» La simplicité des conditions de vie saute aux yeux de certains visiteurs: «C’est propre, mais très impersonnel et le fait de devoir partager les sanitaires et la cuisine doit certainement gé­nérer des tensions.» La petite troupe passe encore devant les deux salles de classe, le vestiaire – petite boutique de seconde main tenue par des bénévoles –, les cabinets de la permanence infirmière et le guichet de distri­bution de l’assistance, auprès duquel les requérants viennent chercher leurs 12 francs quoti­diens, pour manger et se vêtir.
Habitant aux alentours et ayant déjà plus d’une fois indi­qué sa route à un requérant perdu, Barbara et Fanny Duvoi­sin ont visité le centre avec inté­rêt. «Je n’étais pas consciente de tout l’encadrement qui est offert ici, des cours de français, de culture suisse, de prévention, ra­content- elles. Les personnes que je croise près de chez moi me donnaient plus l’impression d’être livrées à elles-mêmes. Il n’est pas rare de voir des requé­rants marchant pieds nus en plein hiver.»

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