mercredi 24 septembre 2008

Norvège: durcissement des règles d'asile

Le gouvernement norvégien adopte un train de mesures pour limiter le nombre de demandeurs d'asile en Norvège. Cette question délicate soulève la controverse au sein même de la coalition gouvernementale au pouvoir.

Les nouvelles mesures rendent la tâche plus difficile aux demandeurs du statut de réfugié qui arrivent en Norvège avec l'intention d'y rester. Dorénavant, les responsables de l'immigration feront leur évaluation au cas par cas, et les demandeurs qui viennent d'un pays instable ou ravagé par la guerre ne seront plus acceptés d'office sur la base de leur origine, comme c'était le cas jusqu'à maintenant.

La Norvège effectuera par ailleurs un meilleur suivi des réfugiés qu'elle accueille, à l'image des autres pays européens. La réunification familiale des réfugiés ne surviendra que si le réfugié accumule quatre années d'éducation et d'expérience au travail en Norvège. Le gouvernement a aussi l'intention de renvoyer davantage de demandeurs du statut de réfugié dans le premier pays où ils ont fait leur demande. Dans la plupart des cas, les demandeurs d'asile qui aboutissent en Norvège ont déjà vu leur candidature rejetée ailleurs.

Consternation chez les socialistes

La gauche socialiste (SV), qui fait partie de la coalition gouvernementale, est consternée de cette décision. « Il fut malheureusement impossible pour nous de se mettre d'accord avec le reste de la coalition sur deux points, affirme Kristin Halvorsen, chef de la gauche socialiste. Ces deux points sont le traitement réservé aux enfants et la manière dont nous entendons suivre les normes de l'ONU concernant les réfugiés. » Selon elle, le désaccord est "sérieux". Elle précise toutefois que les instances de son parti n'ont pas exigé que la gauche socialiste se retire du gouvernement pour manifester son désaccord.

Les travaillistes (AP) de Jens Stoltenberg (photo) estiment que les modifications sont nécessaires. Ils affirment que la Norvège a accueilli 6500 demandeurs d'asile l'an dernier, et que ce chiffre atteindra 15 000 cette année. Le pays de 4.5 millions d'habitants ne peut tout simplement pas absorber tous ces réfugiés, selon eux.

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