jeudi 28 août 2008

Intégrer par le dialogue

Jacqueline de Quattro, cheffe du département de la sécurité et de l'environnement, est l'invitée de la rubrique Réflexion de 24 Heures.

Jacqueline de Quattro

Il n’y a pas de liberté sans sécurité. Les Suisses, et par­ticulièrement les Vaudois, en sont convaincus. Un mes­sage que j’ai bien entendu. Mon ambition, conjuguée à celle du Parti radical suisse, est de met­tre en place une stratégie natio­nale en matière de sécurité et d’intégration. Une stratégie où le dialogue et l’ouverture l’em­portent sur les idéologies de haine et d’exclusion.
De la parole aux actes. Ce printemps, les radicaux ont mis en place une task force Sécu­rité, que je préside. L’une de nos premières tâches a été de plan­cher sur les questions de la petite délinquance et de la sup­pression des jours-amendes. Une initiative parlementaire a été déposée aux Chambres fédé­rales, exigeant une modification du Code pénal. Le but est de supprimer la peine pécuniaire ou de la rendre subsidiaire à la peine privative de liberté et au travail d’intérêt général.
L’intégration des étrangers est également au centre des travaux de la task force. Nous demandons une loi-cadre sur l’intégration. Une législation qui fixe des standards mini­maux pour tout le pays, tant au niveau des objectifs, des moyens que du financement. Certes, certains cantons comme Vaud ont déjà légiféré, ce qui me réjouit. Mais l’intégration doit devenir une priorité natio­nale.
L’objectif d’une telle loi-ca­dre est de permettre une coha­bitation pacifique, basée sur le respect mutuel des autochto­nes et des populations issues de l’immigration. Une intégra­tion réussie induit des droits et des devoirs. Les migrants ont le devoir de s’adapter aux rela­tions sociales et aux conditions de vie qui ont cours en Suisse. Ils doivent ainsi posséder le niveau nécessaire de connais­sance linguistique. Et les prin­cipes de notre Etat de droit comme notre ordre démocrati­que s’imposent à tous.
Pour les radicaux, l’intégra­tion commence à la naissance ou dès l’arrivée en Suisse. Elle intervient dans le cadre des structures existantes, forma­tion, travail, santé, politique migratoire, sécurité. Pour en­courager cette intégration, des conventions peuvent être pré­vues. L’attribution ou le prolon­gement d’un titre de séjour peuvent être assujettis à la con­clusion d’un tel accord.
Les radicaux veulent collabo­rer avec les associations d’étrangers. Nous sommes per­suadés que ces organisations peuvent apporter une contri­bution importante à l’intégra­tion des étrangers et, par là même, à l’amélioration de la sécurité. Nous voulons les re­connaître comme des partenai­res, tout en les mettant face à leurs devoirs.
Nous appelons les commu­nes à multiplier les projets avec les organisations qui sont re­connues comme des leaders par leurs ressortissants. Les personnes naturalisées doivent aussi être associées, car elles peuvent apporter beaucoup à l’intégration des étrangers de par leur compréhension des deux cultures.
Je souhaite que ces proposi­tions soient examinées attenti­vement par la classe politique. Le Conseil fédéral a annoncé, lors des entretiens de Watte­ville, qu’il présenterait un rap­port sur le projet d’une loi-ca­dre au début 2009. Rappelons­nous qu’agir ensemble, c’est construire la Suisse de demain.

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