Jacqueline de Quattro, cheffe du département de la sécurité et de l'environnement, est l'invitée de la rubrique Réflexion de 24 Heures.
Il n’y a pas de liberté sans sécurité. Les Suisses, et particulièrement les Vaudois, en sont convaincus. Un message que j’ai bien entendu. Mon ambition, conjuguée à celle du Parti radical suisse, est de mettre en place une stratégie nationale en matière de sécurité et d’intégration. Une stratégie où le dialogue et l’ouverture l’emportent sur les idéologies de haine et d’exclusion.
De la parole aux actes. Ce printemps, les radicaux ont mis en place une task force Sécurité, que je préside. L’une de nos premières tâches a été de plancher sur les questions de la petite délinquance et de la suppression des jours-amendes. Une initiative parlementaire a été déposée aux Chambres fédérales, exigeant une modification du Code pénal. Le but est de supprimer la peine pécuniaire ou de la rendre subsidiaire à la peine privative de liberté et au travail d’intérêt général.
L’intégration des étrangers est également au centre des travaux de la task force. Nous demandons une loi-cadre sur l’intégration. Une législation qui fixe des standards minimaux pour tout le pays, tant au niveau des objectifs, des moyens que du financement. Certes, certains cantons comme Vaud ont déjà légiféré, ce qui me réjouit. Mais l’intégration doit devenir une priorité nationale.
L’objectif d’une telle loi-cadre est de permettre une cohabitation pacifique, basée sur le respect mutuel des autochtones et des populations issues de l’immigration. Une intégration réussie induit des droits et des devoirs. Les migrants ont le devoir de s’adapter aux relations sociales et aux conditions de vie qui ont cours en Suisse. Ils doivent ainsi posséder le niveau nécessaire de connaissance linguistique. Et les principes de notre Etat de droit comme notre ordre démocratique s’imposent à tous.
Pour les radicaux, l’intégration commence à la naissance ou dès l’arrivée en Suisse. Elle intervient dans le cadre des structures existantes, formation, travail, santé, politique migratoire, sécurité. Pour encourager cette intégration, des conventions peuvent être prévues. L’attribution ou le prolongement d’un titre de séjour peuvent être assujettis à la conclusion d’un tel accord.
Les radicaux veulent collaborer avec les associations d’étrangers. Nous sommes persuadés que ces organisations peuvent apporter une contribution importante à l’intégration des étrangers et, par là même, à l’amélioration de la sécurité. Nous voulons les reconnaître comme des partenaires, tout en les mettant face à leurs devoirs.
Nous appelons les communes à multiplier les projets avec les organisations qui sont reconnues comme des leaders par leurs ressortissants. Les personnes naturalisées doivent aussi être associées, car elles peuvent apporter beaucoup à l’intégration des étrangers de par leur compréhension des deux cultures.
Je souhaite que ces propositions soient examinées attentivement par la classe politique. Le Conseil fédéral a annoncé, lors des entretiens de Watteville, qu’il présenterait un rapport sur le projet d’une loi-cadre au début 2009. Rappelonsnous qu’agir ensemble, c’est construire la Suisse de demain.
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