Dans 4 jours le parlement décidera s'il convient d'inclure le Taser dans les armes disponibles pour faciliter l'expulsions des requérants déboutés.
En tout cas à lire les médias romands on se demande bien comment nos élus pourraient justifier l'emploi d'un tel engin de mort.
Lire ci-dessous l'article de Eric Felley de l'Hebdo
La tentative d'Yvan Perrin de faire de la pub pour le fabriquant américain de cette arme considérée comme une torture par l'ONU avait déjà été très critiquée dans ce blog. On apprend maintenant grâce au Courrier que la démonstration était faussée. La décharge n'a duré que la moitié du temps d'un tir réel et a été faite dans un dos musclé à l'écart des organes vitaux...
Texte de l'article:
Le test du Taser X26 par le conseiller national neuchâtelois UDC n'a duré que la moitié du temps d'une décharge normale.
«Cela ne dure que deux secondes, mais vous trouvez le temps terriblement long.» C'est ainsi qu'Yvan Perrin décrit son expérience très médiatisée du Taser X26, le 28 novembre à Paris. Deux secondes qui ont suffi à extirper l'imploration d'un «stop!» au conseiller national UDC. Taser France confirme que le policier neuchâtelois n'a subi que la moitié de la durée possible d'une décharge du pistolet électrocutant. «Il y a une molette pour régler la durée jusqu'à cinq secondes. M. Perrin a reçu une décharge durant 2,5 secondes, comme dans les conditions de formation des policiers», précise Frédéric Defrasne, porte-parole de Taser France.
Du simple au double, la différence est de taille lorsqu'on sait que les risques augmentent avec la durée d'exposition. Un aspect qui se trouve à la base de la limite de sécurité de cinq secondes d'une décharge de Taser X26. Publié en octobre, un rapport d'Amnesty International (USA) souligne que «des décès ont suivi des tirs répétés et prolongés. Alors même que plusieurs études ont attiré l'attention sur les potentiels effets nocifs d'exposition prolongée ou d'électrochocs répétés[1].» En Suisse, Amnesty International souligne la distorsion entre les conditions réelles et ce test en salon. «L'état physique et psychologique de la personne 'tasée', ainsi que la présence d'humidité peuvent influencer les effets des chocs électriques», précise Alain Bovard, juriste d'Amnesty International.
Hiatus
Présenter ce test «light» comme une expérience réelle ne minimise t-il pas les risques? Le conseiller national udéciste esquive plus ou moins la question. «C'est sûr, je n'étais pas dans les mêmes conditions qu'une personne sur qui la police tire avec un Taser. Mais je vous assure qu'après ce test je sais que deux secondes, cela suffit», explique M. Perrin. La durée des électrocutions ne sera pas pour autant limitée à deux secondes si l'usage du Taser est entériné la semaine prochaine par le Conseil des Etats.
La différence de durée n'a cependant été relevée par aucun média. «Tout a été précisé. Nous n'y pouvons rien si les journalistes ne l'écrivent pas ensuite», explique le porte-parole de Taser. En l'occurrence, c'est Le Matin qui avait invité Yvan Perrin à tester le Taser et Anne-Catherine Menétrey Savary, conseillère nationale des Verts, pour représenter les opposants à son introduction. Peter Rothenbühler, son rédacteur en chef, est surpris d'apprendre que ce test et l'utilisation normale sont de durées différentes. «Pour moi, cette information est nouvelle et très intéressante. Evidemment que le test aurait dû se dérouler dans des conditions normales.»
Lire également l'interview du directeur d'Amnesty dans 24heures du jour précédent ou consultez l'histoire du taser dans les médias sur ce blog (une dizaine de références)
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