Bien que la situation sécuritaire demeure instable, ils sont contraints au retour. Le HCR appelle à la prudence.
Serait-ce un tournant? Selon les estimations de l’ONU, les réfugiés irakiens en Syrie sont en moyenne 1500 par jour à rentrer au pays. Certes, ils ne représentent qu’une infime part des 1,2 million d’Irakiens ayant fui chez leurs voisins syriens. Mais pour la première fois depuis le début des hostilités, on dénombre plus de retours que de départs. La raison? Les difficultés économiques et une modification des conditions de séjour en Syrie les poussent à partir.
C’est clair: Damas a adopté une ligne plus dure. Depuis le premier octobre, impossible pour les Irakiens d’obtenir librement un visa à la frontière, comme c’était le cas auparavant. Il faut désormais passer par l’ambassade syrienne à Bagdad. Et seuls les Irakiens diplômés ou désirant se rendre en Syrie pour affaires obtiendront le précieux sésame. Pour ceux qui se trouvent déjà sur le sol syrien, les visas temporaires de trois mois ne sont renouvelés que pour les personnes qui y sont soignées ou dont les enfants sont scolarisés.
«Bien sûr, je préférerais rester ici mais je ne peux pas! Mon visa a expiré et je n’ai plus d’argent», explique Ahmed Hussein, originaire du quartier de Sadr City, à Bagdad. «Il n’y a pas de travail pour nous ici», renchérit Ahmad Ali, avant de monter dans le bus qui doit le ramener chez lui. Les deux hommes font partie d’un convoi devant rapatrier près de 800 personnes. Beaucoup arborent une mine sombre et anxieuse en chargeant leurs sacs dans les cars.
L’opération a eu lieu la semaine dernière. Elle était financée par le gouvernement irakien, qui s’est empressé d’indiquer qu’elle était possible grâce à l’amélioration de la sécurité à Bagdad. Une manière de présenter les choses que certains voyageurs n’hésitent pas à qualifier de propagande.
Le chaos menace toujours
Car le calme est tout relatif. Bien que le nombre de civils tués ait fortement baissé pour atteindre en novembre son niveau le plus bas depuis deux ans, chaque jour, des dizaines de personnes trouvent la mort dans des violences. De plus, les analystes s’accordent à dire qu’un retour au chaos peut se produire à tout moment. Le HCR a donc appelé à la plus grande prudence. Selon Jennifer Pagonis, porte-parole de l’organisation, «le moment n’est pas encore venu pour promouvoir, organiser ou encourager les retours. La situation sécuritaire dans plusieurs régions du pays demeure instable et imprévisible. »
Article de Sophie Gaitzsch dans 24 Heures
Les réfugiés irakiens rentrent souvent
à contrecoeur. Pour la première fois depuis
le début des combats, on dénombre plus
de retours que de départs. AFP
à contrecoeur. Pour la première fois depuis
le début des combats, on dénombre plus
de retours que de départs. AFP
Serait-ce un tournant? Selon les estimations de l’ONU, les réfugiés irakiens en Syrie sont en moyenne 1500 par jour à rentrer au pays. Certes, ils ne représentent qu’une infime part des 1,2 million d’Irakiens ayant fui chez leurs voisins syriens. Mais pour la première fois depuis le début des hostilités, on dénombre plus de retours que de départs. La raison? Les difficultés économiques et une modification des conditions de séjour en Syrie les poussent à partir.
C’est clair: Damas a adopté une ligne plus dure. Depuis le premier octobre, impossible pour les Irakiens d’obtenir librement un visa à la frontière, comme c’était le cas auparavant. Il faut désormais passer par l’ambassade syrienne à Bagdad. Et seuls les Irakiens diplômés ou désirant se rendre en Syrie pour affaires obtiendront le précieux sésame. Pour ceux qui se trouvent déjà sur le sol syrien, les visas temporaires de trois mois ne sont renouvelés que pour les personnes qui y sont soignées ou dont les enfants sont scolarisés.
«Bien sûr, je préférerais rester ici mais je ne peux pas! Mon visa a expiré et je n’ai plus d’argent», explique Ahmed Hussein, originaire du quartier de Sadr City, à Bagdad. «Il n’y a pas de travail pour nous ici», renchérit Ahmad Ali, avant de monter dans le bus qui doit le ramener chez lui. Les deux hommes font partie d’un convoi devant rapatrier près de 800 personnes. Beaucoup arborent une mine sombre et anxieuse en chargeant leurs sacs dans les cars.
L’opération a eu lieu la semaine dernière. Elle était financée par le gouvernement irakien, qui s’est empressé d’indiquer qu’elle était possible grâce à l’amélioration de la sécurité à Bagdad. Une manière de présenter les choses que certains voyageurs n’hésitent pas à qualifier de propagande.
Le chaos menace toujours
Car le calme est tout relatif. Bien que le nombre de civils tués ait fortement baissé pour atteindre en novembre son niveau le plus bas depuis deux ans, chaque jour, des dizaines de personnes trouvent la mort dans des violences. De plus, les analystes s’accordent à dire qu’un retour au chaos peut se produire à tout moment. Le HCR a donc appelé à la plus grande prudence. Selon Jennifer Pagonis, porte-parole de l’organisation, «le moment n’est pas encore venu pour promouvoir, organiser ou encourager les retours. La situation sécuritaire dans plusieurs régions du pays demeure instable et imprévisible. »
Article de Sophie Gaitzsch dans 24 Heures
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