De nombreux clandestins partent des côtes de l’Ouest algérien. Des services se développent, avec leurs passeurs et leurs tarifs.
Depuis quelques mois, Farid, 25 ans, est l’une des personnes les plus sollicitées de la région d’Oran, dans l’Ouest algérien. Ses deux téléphones mobiles sonnent sans arrêt. Et pour cause: ce jeune chômeur est devenu guide pour harragas – les émigrants clandestins, dans le langage algérien.
Avec deux autres «collègues », il aide les jeunes Algériens à réaliser leur rêve: partir en Europe, sans visas. Depuis quelques mois, le nombre de candidats à l’émigration clandestine, marginal pendant plusieurs années, a explosé. En Algérie, certains commentateurs attribuent ce phénomène à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy et au durcissement de la réglementation française. «Tout le monde a compris que la case ambassade n’était qu’une perte de temps», confirme Farid. Du coup, la traversée de la Méditerranée se professionnalise et devient lucrative pour les guides et les propriétaires de bateaux de pêche.
Une place dans un bateau pour l’Espagne vaut en moyenne 1000 euros. Le paiement se fait avant l’embarquement.
«C’est trois fois moins cher qu’un faux visa pour la France», relativise Farid. «En été, la demande est très forte. Tout le monde veut partir. Les vieux, les jeunes, les chômeurs, les femmes», s’amuse le jeune passeur.
Départs de nuit
Comme Farid et ses deux collègues, des réseaux de passeurs se sont constitués de part et d’autre de la Grande Bleue. Bien organisés, les passeurs ont des relais un peu partout dans les villes côtières. Des jeunes sont chargés de recruter de nouveaux candidats à l’émigration en Europe, d’autres s’occupent de la collecte d’informations sur les conditions de navigation et la météo. Ils surveillent également le mouvement des garde-côtes et les patrouilles des gendarmes.
Les départs se font la nuit par groupes constitués de quatre à dix embarcations. Sur chaque embarcation, on embarque un moteur de secours, un bidon d’essence, une boussole ou un GPS, des gilets de sauvetage… Les harragas n’effectuent pas de préparation spéciale. «La seule consigne est de se tenir assis tout au long de la traversée », explique-t-il. Pour chaque traversée, Farid et ses deux collègues empochent près de 5000 euros, une somme colossale dans un pays où le salaire minimum est de 120 euros.
Un article de Hamid Guemache à Alger pour 24 Heures
Depuis quelques mois, Farid, 25 ans, est l’une des personnes les plus sollicitées de la région d’Oran, dans l’Ouest algérien. Ses deux téléphones mobiles sonnent sans arrêt. Et pour cause: ce jeune chômeur est devenu guide pour harragas – les émigrants clandestins, dans le langage algérien.
Avec deux autres «collègues », il aide les jeunes Algériens à réaliser leur rêve: partir en Europe, sans visas. Depuis quelques mois, le nombre de candidats à l’émigration clandestine, marginal pendant plusieurs années, a explosé. En Algérie, certains commentateurs attribuent ce phénomène à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy et au durcissement de la réglementation française. «Tout le monde a compris que la case ambassade n’était qu’une perte de temps», confirme Farid. Du coup, la traversée de la Méditerranée se professionnalise et devient lucrative pour les guides et les propriétaires de bateaux de pêche.
Une place dans un bateau pour l’Espagne vaut en moyenne 1000 euros. Le paiement se fait avant l’embarquement.
«C’est trois fois moins cher qu’un faux visa pour la France», relativise Farid. «En été, la demande est très forte. Tout le monde veut partir. Les vieux, les jeunes, les chômeurs, les femmes», s’amuse le jeune passeur.
Départs de nuit
Comme Farid et ses deux collègues, des réseaux de passeurs se sont constitués de part et d’autre de la Grande Bleue. Bien organisés, les passeurs ont des relais un peu partout dans les villes côtières. Des jeunes sont chargés de recruter de nouveaux candidats à l’émigration en Europe, d’autres s’occupent de la collecte d’informations sur les conditions de navigation et la météo. Ils surveillent également le mouvement des garde-côtes et les patrouilles des gendarmes.
Les départs se font la nuit par groupes constitués de quatre à dix embarcations. Sur chaque embarcation, on embarque un moteur de secours, un bidon d’essence, une boussole ou un GPS, des gilets de sauvetage… Les harragas n’effectuent pas de préparation spéciale. «La seule consigne est de se tenir assis tout au long de la traversée », explique-t-il. Pour chaque traversée, Farid et ses deux collègues empochent près de 5000 euros, une somme colossale dans un pays où le salaire minimum est de 120 euros.
Un article de Hamid Guemache à Alger pour 24 Heures
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire