lundi 10 septembre 2007

Campagne de l'UDC: vos réactions


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La démagogie, une valeur suisse?
Il est dangereux pour un pays de prôner une morale qui sert à désigner un mouton noir plutôt qu’une éthique citoyenne de la cohabitation. Une fois franchie la limite de la liberté d’expression, c’est la liberté tout court qui est en jeu: le peuple suisse a promu des lois sur la politique d’asile et d’immigration qui font de la pauvreté des êtres humains la première de leurs caractéristiques antisuisses.


Le durcissement des conditions de vie – l’enfer des autres – est déjà pour une majorité du peuple suisse un gage du paradis sur terre: le cri du cœur de l’UDC, «Notre maison, notre Suisse», a trouvé son public sur le même modèle que d’autres célèbres nationalistes avant eux: «la grande famille allemande en Allemagne», «la grande Serbie aux Serbes»… et la Suisse à l’écart de l’Europe et des réalités sociopolitiques de la mondialisation.
C’est ensuite un jeu d’enfant (du pays) de simplifier le problème pour trouver des solutions toutes faites: si la Suisse n’est plus le paradis financier et industriel qui a pris son essor grâce à une alliance commerciale – neutre – avec l’Allemagne nazie, il suffit de changer de cible. Et aujourd’hui, c’est plus simple qu’en 1940, car les futures victimes sont en liberté conditionnelle: toutes les personnes qui ne veulent pas «rentrer à la maison» quand la justice helvétique ne reconnaît pas en elles les compétences requises pour participer à l’enrichissement patriotique.
Mais que fait le peuple? On sait pourtant depuis le siècle passé que face à un nationalisme déshumanisant, la passivité tue; alors, pour faire exploser le coffre-fort des pseudo-valeurs helvético-suisses, aucune réaction citoyenne ne sera jamais de trop!
Laure Allemann,
Lausanne

Maintenant, ça suffit!
Depuis une dizaine d’années, l’UDC occupe tous les espaces médiatiques: journaux, radios et TV, parce que ses interventions sont «sexy»; publicitaires parce qu’elle en reçoit les moyens par de généreux «donateurs». En face, pour lui répondre, personne… ou presque.
Nous ne devons plus accepter les idées racistes, frustrées et victimisantes de ce parti! (…) Il n’est plus temps de les ignorer, de feindre l’intelligence supérieure pour ne pas répondre, pour ne pas se battre. Car ces dix dernières années ont prouvé que même sans opposition, ce parti sait toujours se placer pour faire parler de lui. (…) Remettons ses membres à leur place de toute urgence, car leurs idéaux manipulateurs et limités deviennent la norme.
Et pour finir, les «étrangers – profiteurs –, handicapés et chômeurs» (rire!) ne nous coûteront jamais 1% des sommes colossales que de «bons Suisses» ont dilapidées dans ce pays, à la tête de Swissair et de nos assurances!
Laurent Graenicher,
Genève


Une nouvelle déviation raciste
Cela ferait presque sourire s’il ne s’agissait pas de destins de familles entières et de la paix civile… L’UDC se plaît une fois de plus à cracher son fiel pourri sur les étrangers, responsables, selon elle, de tous les maux de la société. Ce refrain est connu, il n’a pourtant cessé dans l’histoire de causer des ravages et surtout de montrer sa totale absurdité. La politique xénophobe et raciste, qui souhaite une banalisation institutionnelle de ce type d’atteinte aux droits humains fondamentaux, est d’une extrême violence. Mais il est tellement plus facile de désigner les moutons noirs fauteurs de troubles plutôt que de chercher des solutions adaptées et respectueuses de chacun.
Le changement provoque toujours la peur et la peur implique un repli sur soi, ce qui en soi est normal. Mais que le plus grand parti de Suisse attise le brasier de la peur et du rejet, faisant miroiter un avenir plus radieux sans la racaille étrangère, est affligeant. C’est cela le simplisme politique et il cause de profondes cicatrices, car sortir des discours généralisateurs demande de l’intelligence. C’est peut-être trop en demander à ceux qui font d’un bouc leur mascotte…
Il faut conserver sa capacité de s’indigner face à une telle misère intellectuelle, parce que la peste brune conduit toujours à la paresse et au silence, nous rendant au final tous coupables. Les représentants des partis suivants, qui siègent au Conseil communal de Nyon, en appellent à la résistance civique.
Les Verts, le PS et le POP
Nyon


Le travail de la police?
Selon la coordination romande de l’UDC, la police aura à faire son travail lors du passage de Christoph Blocher au Comptoir Suisse, histoire de préserver la démocratie et la liberté à la parole. Mémoire courte pour un parti qui a laissé le soin à l’économie privée de régler la facture de la sécurité du 1er Août «grütlien» de nos deux présidentes.
Puis quel raccourci électoraliste d’accuser la gauche vaudoise en entier de vouloir museler le tribun de l’UDC. Les membres d’A gauche toute, Jean-Michel Dolivo en tête, suivi par les défenseurs de l’asile, expriment une cohérence par rapport aux autres actions menées en faveur de personnes exclues des procédures en place. Je trouve sympa leur slogan «Nous sommes tous des moutons noirs», bien que j’aie de la peine à me reconnaître dans le rôle d’un mouton, quelle que soit sa couleur! Toutefois, et malgré le respect que suscitent leurs actions, ces groupes n’incarnent pas à eux tous seuls la gauche vaudoise!
Si l’UDC cantonale le débite, c’est un raccourci aussi simpliste que le reste de ses slogans. Cependant, ça colle bien avec la vision binaire de ce parti qui a l’ambition de rester la première formation de notre pays.
Quelle vision réductrice de la Suisse tout en noir ou blanc, à gauche ou à droite, au ciel ou en enfer. J’échange volontiers cette perception avec un regard multiple. J’aime la variété des personnes qui m’entourent et je reste persuadée que l’avenir de la Suisse est à façonner avec nuance et lucidité. Ensemble, en concordance, et non en guerre des tranchées.
Je ne pense pas que nous soyons un pays de moutons et il est temps de le démontrer dans les urnes: rendez-vous le 21 octobre prochain.
Doris Agazzi,
St-Cierges


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