mardi 11 septembre 2007

Bientôt des étrangers policiers dans nos vallées vaudoises?

Le municipal de police lausannois Marc Vuilleumier demande que les titulaires d’un permis C puissent intégrer les forces de l’ordre dans le canton.


Marc Vuilleumier
estime que la police
doit refléter la société vaudoise, dont 30% est étrangère.


Policier, un métier qui ne fait pas rêver. Ou plus, à croire les difficultés rencontrées par la gendarmerie et certaines polices municipales dans le renouvelle­ment de leurs troupes. Seule­ment 150 candidatures à Lau­sanne en 2007 contre près du double les années précédentes, et une classe 2008 encore in­complète à la gendarmerie vau­doise.
La faute à la bonne conjonc­ture économique mais aussi aux exigences revues à la hausse depuis l’introduction d’un bre­vet fédéral, analyse-t-on en choeur au sein des deux polices. Alors, pour pallier la «pénurie» de vocations, le député popiste et municipal de police à Lau­sanne, Marc Vuilleumier, pro­pose aujourd’hui à ses collègues du Grand Conseil d’ouvrir la profession aux étrangers titulai­res d’un permis C.
Le motionnaire le sait, l’idée fera sans doute grincer quelques dents. Car si les étrangers sont actuellement admis à l’Acadé­mie de police, ils doivent impé­rativement avoir obtenu leur passeport à croix blanche au moment de leur assermentation. Une formalité qui n’est pas in­dispensable, estime Marc Vuilleumier, les forces de l’ordre, qu’elles soient cantonales ou communales, devant représen­ter la diversité de la société: «Avec 30% d’étrangers dans le canton, il n’y a pas de raison de ne pas engager de recrues qui ont un permis C, tout en exi­geant d’elles une bonne intégra­tion », estime le député. Et de citer à l’appui l’exemple de Bâle­Ville, premier canton de Suisse à avoir admis les étrangers au sein de sa police. Ainsi que Neuchâ­tel, où un projet de loi est ac­tuellement en consultation.
A la gendarmerie vaudoise, on juge la proposition du muni­cipal «tout à fait réalisable», même si la décision est, elle, avant tout politique, souligne le porte-parole Jean-Christophe Sauterel. Contactée hier, la con­seillère d’Etat en charge de la police, Jacqueline de Quattro, ne souhaitait pas s’exprimer avant la présentation du projet. La balle est dans le camp des élus vaudois. VIVIANE MENÉTREY pour le quotidien 24 Heures

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