Lire le point de situation du Temps et celui de la Première
La converture de cette affaire par le téléjournal Suisse Romand est lamentable.
Par comparaison la Télévision Suisse allemande a donné un tableau complet de la situation hier soir, regardez 10vor10 voir aussi l'émission Arena pour apprécier la dialectique de Christoph Morgeli, l'ange gardien de BLocher
Lire le point de vue de Ludovic Rocchi dans le Matin
Cette dépêche annonce la position des verts et des socialistes qui demande que Christoph Blocher soit désaisi du dossier du Ministère Public de la Confédération
Ci-dessous l'éditorial de Didier Estoppey dans le Courrier
Ses adversaires croient avoir trouvé la faille. L'abus de pouvoir dont est soupçonné Christoph Blocher en évinçant l'ex-procureur de la Confédération, Valentin Roschacher, pour protéger un proche sous enquête du ministère public, apporte déjà son lot de carburant frais dans une campagne électorale qui semble tourner depuis un mois autour d'une seule question: faut-il réélire le trublion de l'UDC au Conseil fédéral?
Alors que son chef de file nie en bloc, l'UDC, bien sûr, crie au complot. Un complot qu'elle décidait comme par hasard, il y a dix jours, de mettre au coeur de ses slogans, ayant visiblement déjà eu vent de cette tempête prétendument orchestrée et sans fondement... Tous les éléments sont réunis pour que l'UDC puisse continuer à jouer les martyrs: la commission de gestion du National a d'ores et déjà fait savoir que l'enquête en cours ne serait pas bouclée avant le 12 décembre, date de l'élection du Conseil fédéral par les Chambres qui sortiront des urnes le 21 octobre. Et on doute que le Conseil fédéral, qui a frappé les esprits en décidant de s'entourer de l'avis d'un jurisconsulte, se prononce avant l'échéance fatidique.
En attendant, tous les regards peuvent se tourner vers les trompe-l'oeil. Comme sur la question de l'authenticité des fameux documents retrouvés par la police allemande dans la serviette du banquier qui avait fait ses classes avec Mme Blocher. En laissant au second plan les abus d'ores et déjà établis par la commission: contournant le Conseil fédéral, Christoph Blocher a bel et bien fait pression sur le procureur, passant outre l'indépendance du pouvoir judiciaire et le poussant à la démission.
Des manquements qui ne sont jamais qu'un épisode supplémentaire dans la longue liste des libertés prises par le conseiller fédéral avec les institutions dont il est censé être le garant. Les téléspectateurs romands auront d'ailleurs pu se faire une nouvelle idée mardi soir, lors du pseudo-débat organisé à l'enseigne d'Infrarouge, de la petitesse de l'homme d'Etat. De son profond mépris pour des interlocuteurs auxquels il ne se donne même pas la peine de faire semblant de répondre. De ses insultes à la vérité, comme lorsqu'il prétend que si l'UDC valaisanne proclame «Utilisez vos têtes!» sur fond de postérieurs de musulmans réunis dans la prière, l'affiche n'a rien à voir avec une attaque contre l'islam. Mais veut simplement promouvoir la réflexion.
C'est ce qui fait la force de Christoph Blocher: son impudeur totalement décomplexée. L'homme n'est finalement que la caricature de ceux qui l'ont porté au pouvoir il y a quatre ans. En nourrissant les mêmes collusions avec les pouvoirs économiques, en agitant les mêmes peurs, et en votant sans état d'âme des lois s'attaquant aux étrangers ou aux invalides.
L'affaire Roschacher fournira-t-elle désormais à cette droite prétendument centriste le prétexte pour ne pas réélire celui qui vampirise leur électorat? L'essentiel est ailleurs. Soit dans ces ennemis du peuple qui continuent à pulluler aux Chambres. Et qui ne courent pas tous pour l'UDC.
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