mercredi 23 mai 2007

Au sein du gouvernement, pas de salut

Lire dans le Courrier cet article de VIRGINIE POYETTON

En janvier 2006, les Verts présidaient le comité référendaire contre les deux «Lex Blocher». Pour quelques mois plus tard encaisser un double échec en votation populaire. A qui la faute? En partie au PS, estime leur président Ueli Leuenberger. Un PS qui mène une politique douteuse en proposant un contrat d'intégration proche de ce qu'aurait pu proposer l'UDC. En partie à l'extrême gauche, qui a également semé la confusion avec son refus de la libre circulation des personnes. C'est aussi à cause du glissement de la droite bourgeoise vers les thèses défendues par l'UDC. «En commission, sur la question des naturalisations par les urnes, seuls un radical et un démocrate-chrétien se sont opposés au projet de l'UDC, relate le président des Verts. De notre côté, on est sur la défensive et on essaie de limiter les dégâts.»
Après le double échec du 24 septembre, les Verts annoncent qu'ils lanceront une initiative parlementaire sur l'intégration. Pour l'instant, rien à signaler. Le projet attendra probablement la fin de l'année. On est trop proche des élections fédérales d'octobre. Pour le reste, le parti entend s'appuyer sur le mouvement associatif et plus particulièrement soutenir l'Observatoire suisse du droit d'asile et des étrangers. Pour Ueli Leuenberger, tant que Christoph Blocher sera au Département de justice et police, il semble difficile d'envisager un réel changement de politique. Mais comment le président des Verts explique-t-il la frilosité de la gauche sur les questions migratoires? «D'une part, les immigrés n'ont pas le droit de vote. Les soutenir n'est pas vraiment payant, électoralement parlant.» D'autre part, les syndicats ont longtemps laissé cette question de côté. «Les deux cercles sont encore bien intériorisés.» Reste aussi que la politique suisse appelle les alliances, le compromis, pour ne pas dire la compromission. «La question est de savoir si certains compromis sont acceptables ou non», conclut M.Leuenberger.
A la gauche du PS, la question est déjà tranchée. Pour le conseiller national popiste Josef Zisyadis, il est évident qu'aucune résistance ne peut s'organiser au sein du gouvernement. Le PS doit sortir du Conseil fédéral. «Les socialistes entrent dans la démarche de l'UDC pour prétendument empêcher le développement du racisme. Mais le contrat d'intégration ne s'inscrit pas dans une politique de résistance.» Le conseiller national en appelle aux droits civiques des étrangers, à la naturalisation après cinq ans et à une régularisation collective des sans-papiers. Avec trois représentants aux Chambres, A gauche toute! ne fait évidemment pas le poids face au deuxième parti du pays. Mais le parlementaire se réjouit d'avoir au moins réussi à porter le débat sur la scène publique.

Aucun commentaire: