Lire l'article du Le Matin Online
Malgré la pression, le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud est inflexible: le bien-aimé requérant kosovar de Bassins doit quitter la Suisse
Adem Salihi, 42 ans, chouchou de Bassins (VD). Le requérant kosovar adoré par tout son village, loué pour sa gentillesse, sa disponibilité et son travail fait la une des médias depuis deux semaines. Mais ce 31 mai, après douze ans en Suisse il doit quitter le territoire. Le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud prévient qu'il ne changera pas d'avis.
Adem pourra-t-il rester? Peut-on espérer un «geste humanitaire»?
Non, il doit partir. Et il ne s'agit pas d'un cas humanitaire. M. Salihi est revenu clandestinement en Suisse en 2000. Ce n'est pas un requérant d'asile mais un réfugié économique.
Qui bénéficie d'un incroyable soutien de la population...
Il existe surtout un énorme tapage médiatique qui n'aide pas à la sérénité. Sur le fond, tous les recours sont épuisés et il n'y a pas d'élément nouveau. Le dossier de M. Salihi a été traité avec toute la sensibilité nécessaire. Mais il doit comprendre qu'il doit partir. Son cas n'est pas exceptionnel.
Pas exceptionnel? Il est employé communal: donc fonctionnaire!
Artificiellement fonctionnaire! En l'engageant, la Municipalité de Bassins a commis une erreur - c'est même le moins que l'on puisse dire...
Tout un village le défend: est-ce que ça ne démontre pas son intégration?
Il a un bon contact avec la population, mais ça ne suffit pas. Nous avons dû dernièrement renvoyer une personne depuis 21 ans en Suisse. C'est difficile, mais c'est notre travail.
Mardi, les habitants de Bassins vous ont apporté une centaine de lettres. Les avez-vous lues?
En partie et je n'y ai pas été indifférent. Mais il y a des règles et mon devoir moral est de les respecter.
Son dossier n'a jamais été transmis à Berne. Pourquoi?
On n'envoie plus les cas dénués de chance. Cela reviendrait à susciter de faux espoirs. Et, pour le canton, à détruire une crédibilité péniblement acquise.
Etes-vous prêt à rencontrer Adem?
Pourquoi pas, mais pour lui expliquer qu'il doit partir.
Il répète qu'il ne partira pas...
Il sera convoqué au service de la population, qui se proposera de l'aider à reconstruire son avenir avec sa famille dans son pays. (réd: Adem a une épouse et quatre enfants au Kosovo.) J'espère que nous n'aurons pas à utiliser la contrainte.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire