mardi 22 mai 2007

Adem , Bassin n'a pas menti à l'Etat

Lire l'article d'Yves Merz dans 24heures
Réagissant aux propos de Jean-Claude Mermoud relatifs au renvoi de l’employé communal kosovar, le syndic Didier Lohri lui renvoie la balle.
D’un côté, une commune qui em­ploie un Kosovar sans papiers depuis six ans. De l’autre, l’admi­nistration du canton de Vaud qui décide d’expulser ce clandestin le 31 mai prochain. Le conseiller d’Etat reproche au syndic de lui «avoir donné de faux espoirs». Le syndic rétorque que «le canton a laissé pourrir la situation…» En 2001, Adem Salihi, qui a vu sa demande d’asile refusée en 1997, travaille pour un agri­culteur. Il est déjà connu dans le coin, a une carte AVS et un permis de conduire en règle, mais pas de permis de séjour.
«Nous l’avons engagé pour remplacer notre employé com­munal qui s’était blessé, expli­que le syndic Didier Lohri. C’est le paysan qui nous facturait ses heures. Lorsque nous l’avons engagé à temps complet, nous avons immédiatement signalé sa situation au Service de la population (SPOP). Nous n’avons jamais transgressé la loi et n’avons jamais menti.» Et de poursuivre: «Nous ba­sant sur la circulaire Metzler, nous avons toujours pensé que le cas d’Adem avait des chances
ALAIN ROUÈCHE
d’être régularisé. En cinq ans de procédures, jamais les services de l’Etat n’ont rencontré Adem Salihi ni la Municipalité. Plus grave, nous n’avons jamais reçu de remise à l’ordre.» Le conseiller d’Etat Jean­Claude Mermoud ne voit pas les choses du même oeil: «Tout employeur qui fait travailler un clandestin est en faute. Si l’em­ployeur est une commune, c’est encore moins acceptable. Le syndic de Bassins le sait bien.»
Les autorités sur place
Cela dit, l’attitude de la com­mune a-t-elle un lien de causalité avec l’expulsion? «Aucun, répond Jean-Claude Mermoud. Le cas est réglé. Comment justifier que cette personne soit intégrée alors que sa famille est au Kosovo?» Quant à la question de savoir pourquoi les services de l’Etat n’ont jamais rencontré Adem Sa­lihi, Jean-Claude Mermoud ré­pond qu’il s’agit de la pratique régulière et qu’il n’y a pas besoin de rencontrer les nombreux cas concernés pour étudier minu­tieusement leur situation.
Le syndic de Bassins a dû se faire une raison. «Le 31 mai, Adem ne travaillera plus à la commune. Début juin, nous nous rendrons au Kosovo pour faciliter sa réintégration. Si on ne fait pas ça, il reviendra en Suisse le lendemain de son ex­pulsion

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