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Assez finassé. Peu soucieuse d’acheter l’édifice, la Municipalité transmet à Jean-Claude Mermoud le ras-le-bol de sa population.
«Une lettre très courte et très simple. » Syndic de Bex, Michel Flückiger décrit ainsi le courrier expédié mercredi au Conseil d’Etat. A l’unanimité de ses membres – 4 socialistes dont le syndic, 2 radicaux, 1 UDC – la Municipalité y demande la fermeture du centre pour requérants d’asile ouvert en 1982 dans la localité. «D’ici un an au plus», dit-elle et la réponse est attendue avant le 31 janvier prochain.
Requête de poids
«Ce n’est pas un scoop, nous avons déjà réclamé la même chose deux fois», rappelle Michel Flückiger. Certes, mais pas avec le même poids. Cette fois, l’Exécutif relaie un vote populaire. Par 53,43% des voix, avec une participation proche de 60%, les Bellerins ont accepté voici dix jours l’initiative communale demandant à la Municipalité de racheter la bâtisse pour changer son affectation. «Nous ne sommes pas intéressés à ce rachat, nous voulons que le centre ferme», dit Michel Flückiger. Dans sa limpidité, le geste balaie les subtilités du vote, mais en respecte parfaitement les conclusions. C’est parce qu’il n’était pas juridiquement possible de la libeller autrement que l’initiative demandait un rachat. Cheville ouvrière de la consultation, Charles-Henri Grept en convient: «Ce courrier répond à ce que nous voulions, c’est la meilleure décision à prendre actuellement.
» En agissant ainsi, l’Exécutif coupe court à de possibles tergiversations. Il n’y aura pas de longues discussions sur un prix (estimé à 6,25 millions de francs) puisqu’aucune transaction n’est en vue. De quoi réduire la marge de manoeuvre de Jean-Claude Mermoud, conseiller d’Etat chargé du dossier. D’autant que le pli a été posté au su de tous. Le syndic l’a annoncé mercredi soir au Conseil communal, en soulignant qu’il s’agissait de «montrer sa détermination », avant des négociations qu’il prévoit «longues, âpres et pénibles». «La population en a marre, nous transmettons ce ras-le-bol», ajoutait-il hier
Discrétion officielle
Jean-Claude Mermoud n’a pas voulu réagir publiquement. «Il attend de recevoir la lettre et de l’analyser, et il donnera en priorité sa réponse aux autorités de Bex», a fait savoir son délégué à la communication. A la Fareas, même discrétion. Le directeur Pierre Imhof rappelle qu’un groupe de travail cherche des solutions. Au lendemain du vote bellerin, le conseiller d’Etat avait évoqué la possibilité de renforcer la sécurité des lieux, ou d’y placer des familles plutôt que de jeunes hommes seuls.
Reste la vieille revendication de mieux répartir les requérants dans le canton. «C’est notre objectif 2007», souligne Pierre Imhof. Si Bex accueille 130 requérants, c’est largement parce qu’il y avait de la place. Une ancienne pension du XVIIIe siècle, transformée en internat privé en 1925, que la Municipalité avait d’ailleurs failli acheter en 1979. Le propriétaire avait alors préféré une société immobilière, qui finira par revendre à l’Etat. Aujourd’hui, Bex tente de reprendre une main perdue voici longtemps.
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