vendredi 8 décembre 2006

Exigeant la fin du centre Fareas, Bex met la pression sur l’Etat

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Assez finassé. Peu soucieuse d’acheter l’édifice, la Municipalité transmet à Jean-Claude Mermoud le ras-le-bol de sa population.
«Une lettre très courte et très sim­ple. » Syndic de Bex, Michel Flückiger décrit ainsi le courrier expédié mer­credi au Conseil d’Etat. A l’una­nimité de ses membres – 4 so­cialistes dont le syndic, 2 radi­caux, 1 UDC – la Municipalité y demande la fermeture du centre pour requérants d’asile ouvert en 1982 dans la localité. «D’ici un an au plus», dit-elle et la réponse est attendue avant le 31 janvier prochain.
Requête de poids
«Ce n’est pas un scoop, nous avons déjà réclamé la même chose deux fois», rappelle Mi­chel Flückiger. Certes, mais pas avec le même poids. Cette fois, l’Exécutif relaie un vote popu­­laire. Par 53,43% des voix, avec une participation proche de 60%, les Bellerins ont accepté voici dix jours l’initiative com­munale demandant à la Munici­palité de racheter la bâtisse pour changer son affectation. «Nous ne sommes pas intéressés à ce rachat, nous voulons que le cen­tre ferme», dit Michel Flückiger. Dans sa limpidité, le geste ba­laie les subtilités du vote, mais en respecte parfaitement les conclusions. C’est parce qu’il n’était pas juridiquement possi­ble de la libeller autrement que l’initiative demandait un rachat. Cheville ouvrière de la consulta­tion, Charles-Henri Grept en convient: «Ce courrier répond à ce que nous voulions, c’est la meilleure décision à prendre ac­tuellement.
» En agissant ainsi, l’Exécutif coupe court à de possibles tergi­versations. Il n’y aura pas de longues discussions sur un prix (estimé à 6,25 millions de francs) puisqu’aucune transac­tion n’est en vue. De quoi ré­duire la marge de manoeuvre de Jean-Claude Mermoud, con­seiller d’Etat chargé du dossier. D’autant que le pli a été posté au su de tous. Le syndic l’a annoncé mercredi soir au Conseil com­munal, en soulignant qu’il s’agis­sait de «montrer sa détermina­tion », avant des négociations qu’il prévoit «longues, âpres et pénibles». «La population en a marre, nous transmettons ce ras-le-bol», ajoutait-il hier
Discrétion officielle
Jean-Claude Mermoud n’a pas voulu réagir publiquement. «Il attend de recevoir la lettre et de l’analyser, et il donnera en prio­rité sa réponse aux autorités de Bex», a fait savoir son délégué à la communication. A la Fareas, même discrétion. Le directeur Pierre Imhof rappelle qu’un groupe de travail cherche des solutions. Au lendemain du vote bellerin, le conseiller d’Etat avait évoqué la possibilité de renfor­cer la sécurité des lieux, ou d’y placer des familles plutôt que de jeunes hommes seuls.
Reste la vieille revendication de mieux répartir les requérants dans le canton. «C’est notre ob­jectif 2007», souligne Pierre Imhof. Si Bex accueille 130 re­quérants, c’est largement parce qu’il y avait de la place. Une ancienne pension du XVIIIe siècle, transformée en in­ternat privé en 1925, que la Mu­nicipalité avait d’ailleurs failli acheter en 1979. Le propriétaire avait alors préféré une société immobilière, qui finira par re­vendre à l’Etat. Aujourd’hui, Bex tente de reprendre une main perdue voici longtemps.

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