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Décidemment, Christoph Blocher n'en rate pas une. Jusqu'ici, il réservait la primeur de ses coups bas et de ses mensonges au seul peuple suisse. Et on croyait naïvement avoir tout vu ou presque. Eh bien, le scandale Blocher s'exporte aussi très bien. En Turquie notamment, pays avec qui la Suisse entretient des relations compliquées pour n'avoir pas suffisamment ménagé les susceptibilités des sourcilleux nationalistes d'Ankara. Joseph Deiss et Micheline Calmy-Rey peuvent en témoigner.
Ce n'est désormais plus vrai. En entendant les propos du conseiller fédéral suisse, les autorités turques, en difficulté sur la scène européenne, ont bu, d'un coup, leur ration annuelle de petit-lait. Voilà donc un représentant suisse, ministre de la Justice de son état, qui vomit ouvertement le fameux article 261 du Code pénal suisse qui réprime les propos des négationnistes de tout poil. On croit presque rêver. Heureusement l'indignation est là pour nous réveiller.
En l'occurrence, Christoph Blocher est fidèle à lui-même. C'est un militant de l'UDC qui continue, sans états d'âme, son combat idéologique. Pour mémoire, cela fait dix ans maintenant que l'Union Démocratique du Centre tente d'abroger la norme antiraciste du Code pénal au nom d'une notion très particulière de la liberté.
Mais Christoph Blocher se trompe de rôle. En toute connaissance de cause. Il est un de nos sept conseillers fédéraux. Un ministre censé respecter et la loi suisse et la séparation des pouvoirs. En Turquie, Christoph Blocher a tout simplement envoyé un coup de poignard dans le dos de son pays et de ses institutions.
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