mardi 19 septembre 2006

Le rude combat de Claude Ruey

Cette semaine, les lauriers de Georges Plomb, dans la rubrique politique du magazine "Coopération" sont décernés à Claude Ruey, pour sa prise de position courageuse dans le domaine de l'asile.

Il a un cran incroyable, le libéral vaudois Claude Ruey, de lutter ce 24 septembre contre le durcissement de la loi fédérale sur l’asile. Car son parti – dont il est président – prône le «oui». Cela vaut pour tous les partis «bourgeois» classiques – radicaux, démocrates-chrétiens et, bien sûr, démocrates du centre (soit l’UDC). Autre défi: depuis des années, tous les projets officiels de durcissement du droit d’asile et des étrangers sont approuvés en votation populaire (en 1987, en 1994, en 1999). Cette fois aussi, des sondages annoncent un «oui».

Ce qui choque Ruey, ce sont les duretés frappant les requérants d’asile sans papiers. Ces requérants, affirment certains, sont forcément de «faux réfugiés». Mais c’est un mensonge: un réfugié accepté sur deux était démuni de papiers. En refusant d’entrer en matière sur ces requérants, on se berce aussi d’illusions. Car ces gens sont souvent impossibles à renvoyer. L’absence d’accords de réadmission avec leurs pays y met un obstacle coriace. Quant à l’abolition d’aides sociales aux requérants refusés, elle favorisera leur fuite dans la clandestinité. Ruey ne croit pas non plus à l’efficacité de la détention de requérants pendant deux ans. Elle sera peu opérante pour les renvois. Ruey s’emporte encore contre l’emprisonnement de gens qui, pour des motifs sociaux ou religieux, aident des démunis.

Ainsi, Claude Ruey – ex-conseiller d’Etat, conseiller national dès 1999, membre du Conseil de l’entraide protestante - rejoint de nombreux milieux religieux et groupes d’entraide. Leur résistance s’étend pour beaucoup au durcissement simultané de la loi sur les étrangers. Mais ce match, pour Claude Ruey, sera le plus dur.


GPb

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