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Le PDC, le PRD et l'UDC estiment qu'aujourd'hui encore quelque 80% des demandes d'asile sont abusives. C'est pourquoi, lors d'une conférence de presse commune, ils ont recommandé d'accepter la loi révisée sur l'asile et la nouvelle loi sur les étrangers.
Interview de Fulvio Pelli dans l'émission Forum
Interview de Bruno Frick, président du PDC
Certains radicaux et démocrates-chrétiens se sentent trahis. Leurs dirigeants avaient en effet affirmé qu'ils ne feraient pas campagne commune avec les démocrates du centre sur l'asile et les étrangers. D'ailleurs, le PDC et le PRD ont même créé leur propre comité afin de défendre des arguments différents de ceux de l'UDC.
Ont-ils retourné leurs vestes? C'est en effet unis que les trois partis, par le biais de leurs présidents respectifs, ont lancé la campagne du double oui. Une conférence de presse qui s'est même tenue dans les locaux du Parti radical suisse. Malgré tout, Fulvio Pelli, le patron des radicaux, affirme que la stratégie n'a pas changé: «Il y aura trois comités car nos motivations sont différentes. Toutefois, comme nous défendons tous le oui, nous voulions faire une présentation commune.» Même discours chez Bruno Frick, président ad intérim du PDC: «Il y a des différences entre nous, mais ces lois sont le plus petit dénominateur commun et elles respectent les valeurs chrétiennes.» Quant à Ueli Maurer, de l'UDC, il est convaincu que si les trois partis font campagne avec leurs propres arguments, les chances de succès seront encore plus grandes.
Une alliance qui fâche
Et c'est vrai qu'hier le PDC, mais surtout le PRD ont tenté de prendre leurs distances avec les démocrates du centre. Fulvio Pelli a ainsi insisté sur le soutien de sa formation à la libre circulation et à l'engagement de la Suisse pour le maintien de la paix: «Nous voulons inscrire la politique migratoire dans un contexte global. Toute vision plus étriquée constituerait une erreur», a insisté le Tessinois. Assis à ses côtés, Ueli Maurer n'a pas tiqué. Quant à Bruno Frick, il a mis en évidence les améliorations prévues dans le domaine de l'intégration. Et d'ajouter: «la tradition humanitaire de la Suisse ne peut être préservée que si les abus sont rigoureusement combattus.» D'ailleurs dans un communiqué commun, les trois formations de droite ont affirmé qu'actuellement 80% des demandes d'asile étaient abusives. Quant à Ueli Maurer, il a déclaré qu'environ 50 millions de personnes quittent chaque année leur pays pour améliorer leurs conditions de vie. Selon lui, la Suisse, comme le font aussi les membres de l'Union européenne, doit réduire son pouvoir d'attraction: «La Suisse n'est pas un pays d'immigration qui peut accueillir des réfugiés économiques, mais la Suisse peut offrir un abri à tous ceux qui sont menacés pour des raisons politiques.»
Malgré le ton plutôt modéré de l'UDC dans ce début de campagne, certains radicaux et démocrates-chrétiens ne cachent pas leur malaise face à cette prise de position commune. Parmi eux le conseiller national radical Yves Guisan: «Je suis choqué. On vend notre âme. cela prouve la décadence du parti, c'est une faute stratégique très grave de se retrouver ainsi aux côtés de l'UDC.» Et le citoyen de Château d'Oex ne croit pas aux comités différenciés: «La campagne sera harmonisée et les moyens financiers seront mis en commun.»
Dans les rangs du PDC, ce rapprochement avec l'UDC ne laisse pas non plus indifférent: «Je suis fâché, je ne comprends pas pourquoi la direction du PDC a décidé de faire campagne avec l'UDC», déclare le démocrate-chrétien genevois Luc Barthassat. Lui aussi opposé à ces deux lois, il pense que ce rapprochement est dû à la peur des responsables démocrates-chrétiens de laisser à l'UDC seule le gain du succès: «Ils savent que ces deux textes vont être acceptés.
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