jeudi 27 avril 2006

Le Matin - �Je regrette...�


Henri Rothen essaie de se cacher derrière un parapluie à son arrivée au tribunal. Photo de V Verissimo
Le Matin - �Je regrette...�
Voici l'article de Yan Pauchard dans le Matin
Personnage central de la crise de l'asile, Henri Rothen, chef du Service de la population, avait laissé entendre qu'un requérant avait des antécédents judiciaires. L'affaire s'est terminée devant la justice par un accord à l'amiable

C'est une victoire symbolique pour les «523» requérants vaudois. Devant le Tribunal de police de Lausanne, Henri Rothen, le chef du Service cantonal de la population (SPOP), a dû reconnaître hier sa négligence et a présenté «ses regrets» à Anel Mekic, un Bosniaque du Monténégro expulsé avec son frère Abid Mekic le 12 avril 2005. En échange, le jeune homme de 23 ans a retiré sa plainte pour calomnie. Le haut fonctionnaire versera également 400 francs à la fondation Terre des Hommes.

Les faits remontent à mars 2005. Au lendemain de la mise en détention des deux frères Mekic en vue de leur expulsion, Henri Rothen aurait déclaré à un groupe de six députés que les deux requérants n'étaient pas de bons cas en raison d'antécédents judiciaires et qu'il ne «s'agissait pas de simples infractions à la Loi sur la circulation routière (LCR), que c'était plus lourd». Mais si Abid Mekic s'était rendu coupable d'infractions à la LCR, Anel Mekic n'avait en revanche aucun antécédent pénal.

Henri Rothen parle d'une «méprise involontaire». Mais dans le contexte ultrasensible de la crise des «523» l'affaire a pris d'énormes proportions. Les frères Mekic étaient les premiers requérants de ce groupe expulsés de force. Leur renvoi avait même déclenché la rupture de collégialité des trois conseillers d'Etat de gauche.

Au final, cet accord à l'amiable convient aux deux parties. «Je suis satisfait», relève Henri Rothen, qui ne souhaite faire aucun autre commentaire, l'affaire ayant «assez duré». De son côté, Anel Mekic, se déclare «content d'avoir été innocenté». Les deux frères, qui ont obtenu un visa de quelques jours pour venir en Suisse au procès, vont demander aujourd'hui au SPOP à réintégrer le groupe des «523» (aujourd'hui 224) dont les dossiers sont actuellement réexaminés à Berne par les services de Christoph Blocher.

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