jeudi 13 avril 2006

Des lois adaptées à l’évolution de la société

L'opinion du conseiller national UDC André Bugnon publiée dans 24heures : dans la droite ligne électorale de son parti

Les lois doivent corres­pondre aux attentes de la population et être adaptées en fonction de l’évo­lution de la société. Ainsi en est-il de la loi sur les étrangers et de celle sur l’asile adoptées toutes deux par les chambres fédérales et attaquées mainte­nant par référendum.

Ouverte pendant des décen­nies à une immigration consti­tuée principalement de tra­vailleurs dont elle avait besoin, la Suisse a perdu peu à peu le contrôle de la situation sur la question de l’immigration. Les abus en matière de demande d’asile et l’immigration clan­destine ont non seulement en­gendré des charges supplé­mentaires pour les collectivi­tés publiques, dépassant les deux milliards de francs dans les années de forte de­mande, mais ont contribué à modifier le tissu social de notre société.

Personne ne peut nier que la situation sur le plan de la sécurité et de la criminalité se soit dégradée ces dernières an­nées. Il n’y a qu’à prendre connaissance tous les jours des articles de presses décri­vant les méfaits commis dans une journée dans notre pays. Il y a bien sûr des Suisses de pure souche qui commettent des actes répréhensibles et je me garde bien ici de penser que nous sommes fondamen­talement meilleurs que les autres. Je sais bien aussi que la majorité de la population étrangère dans notre pays est travailleuse et respectueuse de nos droits et qu’elle est bien intégrée. Mais ces constats ne doivent pas contribuer à nous empêcher de voir la réalité des chiffres. Comment ignorer que dans certains établissements pénitenciers la population étrangère qui atteint le 80% des résidents, incarcérée prin­cipalement pour trafic de dro­gue, cambriolage ou vol, est en partie entrée de façon illégale dans notre pays.

C’est pour prendre des me­sures adéquates en matière d’immigration et éviter la ré­pétition des abus constatés ces dernières années sur cette question que la révision des deux lois susmentionnées a été acceptée par les chambres fé­dérales. Pour des questions économiques, notre pays con­naît une réelle pression à l’im­migration. Le niveau de vie élevé et les conditions sociales intéressantes que nous avons mises en place ont pour consé­quence que de plus en plus de personnes habitant dans un pays émergeant rêvent de pou­voir trouver un refuge ici. La législation actuelle n’étant pas assez précise sur de nombreux points ou offrant des condi­tions trop favorables a contri­bué à favoriser cette immigra­tion. Ces dernières années la situation de la plupart des re­quérants ne correspondait pas au droit d’obtenir un refuge car ils n’étaient pas en danger chez eux. Des abus avérés de l’utilisation de notre loi sur l’asile et sur l’immigration ne sont plus à prouver alors que les droits de recours ne font que rallonger le temps de trai­tement des dossiers.

Même si nous pouvons cons­tater une diminution du nom­bre de demandes d’asile, notre pays ne peut accepter, finan­cièrement, juridiquement et émotionnellement, une nou­velle croissance du nombre de cas.

Nous devons faire attention à ce que notre propension à l’humanisme ne nous con­duise pas à penser naïvement que nous pouvons accepter dans notre pays toutes les po­pulations en situation de pau­vreté sur cette planète. La so­lution sur le plan humanitaire consiste à favoriser le plus possible le développement économique dans ces pays de façon à ce que leurs popula­tions trouvent des conditions de vie acceptable, réduisant ainsi en même temps la pres­sion sur les flux migratoires. C’est pourquoi le peuple doit soutenir ces nouvelles lois et les accepter en votation popu­laire.

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