lundi 6 mars 2006

Réflexions: loi sur les étrangers

L'opinion d'Yvan Perrin, le nouveau vice-président de l'UDC Suisse
Doté d’un fort instinct grégaire, l’homme vit en société depuis des millénaires. Très tôt, il a éprouvé le besoin d’organiser la vie, précisant les droits et de­voirs des citoyens dans des do­maines fort divers. A l’image de la société elle-même, ce cadre n’a cessé d’évoluer au fil des ans, les lois devant être créées, modifiées ou parfois suppri­mées lorsqu’elles devenaient sans objet. La nouvelle loi sur les étrangers participe de cette démarche. Durant des décen­nies, celles et ceux qui ga­gnaient notre pays le faisaient en vue d’y travailler, contri­buant ainsi à la prospérité com­mune. Culturellement proches de la popula­tion suisse, ces immigrés n’ont eu aucune peine à trouver leur place dans notre société, l’enrichissant dans de nom­breux domaines.
Au fil des ans, certains problè­mes sont néanmoins apparus. Les différences culturelles de plus en plus grandes eu égard à la provenance de plus en plus éloignée des immigrés, les diffi­cultés d’intégration rencontrées par certains ont conduit le Par­lement à constater que la loi fédérale sur le séjour et l’établis­sement des étrangers avait fait son temps, chose guère éton­nante lorsqu’on sait qu’elle rem­plit vaille que vaille sa mission depuis le 26 mars 1931.
Une nouvelle loi a ainsi été concoctée avec pour principe fondamental l’intégration des personnes que nous ac­cueillons. On prévoit notam­ment que l’admission d’étran­gers en vue de l’exercice d’une activité lucrative doit servir les intérêts de l’économie suisse et assurer une intégration durable sur le marché du travail et dans l’environnement social. Il est en effet essentiel que celles et ceux qui gagnent notre pays puis­sent y trouver leur place et reconnaissent les valeurs fon­damentales qui régissent la dé­mocratie telle que nous l’avons conçue. En parallèle, l’admis­sion humanitaire ainsi que l’unité de la famille permettent également d’octroyer un permis de séjour à celles et ceux qui ne correspondraient pas aux critè­res évoqués plus haut.
Le principe de l’intégration est ancré dans la loi et vise à favoriser la coexistence sur la base des valeurs constitution­nelles ainsi que sur le respect et la tolérance mutuels. Il s’agit là d’un article exigeant des efforts de part et d’autre, et non d’une simple déclaration d’intention. On attend notamment de la part de l’immigré qu’il fasse l’apprentissage d’une langue nationale, condition sine qua non d’une intégration réussie.
En cas d’échec, des disposi­tions sont prévues pour per­mettre d’éloigner celles et ceux qui ne souhaitent ou ne peu­vent s’intégrer parmi nous. Il sera ainsi possible de renvoyer les criminels condamnés à une peine privative de liberté de longue durée, celles et ceux qui attentent de manière grave ou répétée à la sécurité et à l’ordre public ainsi que les personnes qui auraient choisi de vivre du­rablement aux crochets de la société. Ces dispositions tien­nent notamment compte du taux élevé de délinquants étran­gers détenus dans nos prisons, tout particulièrement au niveau des crimes et délits graves, ainsi que de l’activisme volontiers manifesté par certains extré­mistes, religieux entre autres.
Comme l’évoquait en titre la citation de Montesquieu, cette nouvelle loi tient compte de la réalité. Il s’agit d’un outil de travail moderne dont nous avons un urgent besoin. Inca­pables d’admettre que certains problèmes se posent, les réfé­rendaires souhaitent en rester au droit actuel dont les lacunes éclatent chaque jour avec plus d’évidence. Ne les laissons pas faire!

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