Le séjour des personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) aux anciennes casernes d’Yverdon s’est déroulé sans incident. La Fareas et la ville se disent satisfaites. Grâce à l’activité du point d’appui, des liens ont même pu être tissés entre certains requérants et la population.
L'article de Carole Pantet dans 24heures
A la veille du départ des personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) qui étaient logées ces six derniers mois aux anciennes casernes d’Yverdon, les autorités locales et la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile (Fareas) tirent un bilan positif de cette expérience.
Son index glisse lentement d’une ligne à l’autre. Un J’aime lire à la main, il déchiffre syllabe par syllabe une histoire simple. Cet élève n’est pas un enfant, mais une personne frappée de non-entrée en matière. Ousman fait partie des quelque cinquante requérants qui ont été hébergés six mois durant dans les anciennes casernes d’Yverdon. Comme lui, ils sont quatre à avoir saisi l’opportunité de suivre des cours de français pendant leur séjour. Une possibilité donnée grâce à la mise sur pied d’un point d’appui par les Eglises catholique et réformée du canton de Vaud dès l’arrivé des NEM à Yverdon.
«Je suis ces cours depuis novembre 2004, d’abord à Lausanne, puis ici depuis cet été», explique ce Malien de 28 ans. Avec un enthousiasme de premier de classe, il s’est rendu chaque mardi et jeudi sur les bancs d’une salle de la rue de la Maison Rouge. «Je viens pour apprendre le français, car au Mali je n’ai jamais été à l’école», explique-t-il. Outre une base écrite de la langue de Molière, le point d’appui apporte aux NEM des contacts avec la population locale. Des liens ont été tissés entre les enseignants bénévoles et les requérants. Patinoire ou fondue dans un chalet d’alpage, élèves et professeurs ont ainsi partagé des moments riches. «Le but est surtout de les soutenir psychiquement et spirituellement. Nous cherchons à briser une solitude. Nous concevons les connaissances acquises comme utiles lors de leur retour au pays et non comme un moyen d’intégration », insiste Marie-Guillemette Rossi, bénévole de la paroisse de la Maison-Rouge.
Dans le courant du mois de janvier, les NEM d’Yverdon seront déplacés à Lausanne. La Fareas tient ainsi une promesse formulée l’été dernier. La Municipalité avait alors été très ferme sur les conditions de mise à disposition des anciennes casernes pour accueillir cette population. Taux d’occupation maximum fixé à cinquante et sécurité renforcée dans et autour du centre: les mesures mises en place se sont avérées très efficaces.
«Nous sommes entièrement satisfaits des conditions qui ont été négociées et de leur application», lance le syndic Rémy Jaquier. Aucun incident grave n’a en effet été déploré durant les six mois de présence aux casernes. «Cela démontre que quand on connaît et étudie les problèmes suffisamment tôt, il y a des résultats», conclut le syndic.
La Fareas est aussi positive. «Le système de sécurité mis en place a fait ses preuves. Une cinquantaine de requérants ont occupé les locaux en moyenne. L’hiver n’a engendré aucune explosion des demandes», constate la porte-parole Emmanuelle Marendaz- Colle. Ce bilan réjouissant n’empêche pas le syndic de rester ferme: «La Municipalité a fait un effort important pour trouver une solution au moment où le Conseil d’Etat en cherchait une. La commune a joué sa part de solidarité, j’apprécierais maintenant que d’autres communes du canton fassent la leur.»
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