mercredi 4 janvier 2006

Un Algérien reste incarcéré à Frambois

»Détenu depuis début octobre au Centre de Frambois (GE), un re­quérant débouté du groupe des «523», a vu hier son incarcération prolongée de trois mois par la justice de paix. Un plan de vol est prévu le 19 janvier. Un recours va être déposé.

Article de Martine Clerc dans 24heures
Ils étaient une quinzaine de la Coordination Asile à manifester hier après-midi devant la Justice de Paix de Lausanne, dans le quartier du Flon. En signe de solidarité pour Mohamed B. — requérant débouté du groupe des «523», détenu depuis trois mois à Frambois —, et contre la loi sur les mesures de contrainte. Le 5 octobre dernier, ce deman­deur d’asile algérien, en Suisse depuis huit ans, était arrêté et transféré au Centre de détention administrative en vue de son ren­voi (lire notre édition du 15 octo­bre).

Trois mois. C’est le temps maximum d’une détention admi­nistrative avant une nouvelle audience. Le Service de la popu­lation (SPOP) a donc demandé une prolongation auprès du juge de paix afin de réaliser le renvoi forcé de Mohamed B. Celui-ci s’est déjà soustrait à deux repri­ses à son expulsion durant sa détention, affirme la Coordina­tion Asile. La demande du SPOP a abouti. En fin d’après-midi, le juge a décidé une prolongation de trois mois — six mois étant le maximum. Florence Rouiller, avocate du requérant, réclame sa libération. «Le SPOP laisse en­tendre que Mohamed risque de se soustraire à son renvoi s’il est libéré. C’est ridicule. Ça fait trois mois qu’il est en prison et il n’a toujours pas été renvoyé. Les policiers peuvent aller le cher­cher chez lui pour l’emmener à l’aéroport.» Un recours sera dé­posé auprès du Tribunal canto­nal. L’état psychique et physique du requérant inquiète ses défen­seurs. Après un accident dont il a été victime en 2001, il est handi­capé à 50%.

Au terme de l’audience, les membres de la Coordination Asile ont dit leur colère: «Notre souci est son prochain plan de vol prévu le 19 janvier, dénonce Bruno Clément. Mohamed est un ancien policier de la sécurité militaire. On peut craindre le pire s’il est arrêté dans son pays.» Le militant s’en prend au con­seiller d’Etat en charge du SPOP: «Jean-Claude Mermoud fait de Mohamed un cas de principe, une exception, alors même qu’il a décrété une trêve des renvois forcés jusqu’au 10 janvier.»

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