»Détenu depuis début octobre au Centre de Frambois (GE), un requérant débouté du groupe des «523», a vu hier son incarcération prolongée de trois mois par la justice de paix. Un plan de vol est prévu le 19 janvier. Un recours va être déposé.
Article de Martine Clerc dans 24heures
Ils étaient une quinzaine de la Coordination Asile à manifester hier après-midi devant la Justice de Paix de Lausanne, dans le quartier du Flon. En signe de solidarité pour Mohamed B. — requérant débouté du groupe des «523», détenu depuis trois mois à Frambois —, et contre la loi sur les mesures de contrainte. Le 5 octobre dernier, ce demandeur d’asile algérien, en Suisse depuis huit ans, était arrêté et transféré au Centre de détention administrative en vue de son renvoi (lire notre édition du 15 octobre).
Trois mois. C’est le temps maximum d’une détention administrative avant une nouvelle audience. Le Service de la population (SPOP) a donc demandé une prolongation auprès du juge de paix afin de réaliser le renvoi forcé de Mohamed B. Celui-ci s’est déjà soustrait à deux reprises à son expulsion durant sa détention, affirme la Coordination Asile. La demande du SPOP a abouti. En fin d’après-midi, le juge a décidé une prolongation de trois mois — six mois étant le maximum. Florence Rouiller, avocate du requérant, réclame sa libération. «Le SPOP laisse entendre que Mohamed risque de se soustraire à son renvoi s’il est libéré. C’est ridicule. Ça fait trois mois qu’il est en prison et il n’a toujours pas été renvoyé. Les policiers peuvent aller le chercher chez lui pour l’emmener à l’aéroport.» Un recours sera déposé auprès du Tribunal cantonal. L’état psychique et physique du requérant inquiète ses défenseurs. Après un accident dont il a été victime en 2001, il est handicapé à 50%.
Au terme de l’audience, les membres de la Coordination Asile ont dit leur colère: «Notre souci est son prochain plan de vol prévu le 19 janvier, dénonce Bruno Clément. Mohamed est un ancien policier de la sécurité militaire. On peut craindre le pire s’il est arrêté dans son pays.» Le militant s’en prend au conseiller d’Etat en charge du SPOP: «Jean-Claude Mermoud fait de Mohamed un cas de principe, une exception, alors même qu’il a décrété une trêve des renvois forcés jusqu’au 10 janvier.»
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