Voici l'éditorial de Michel Pont en première page de 24heures
Il y a deux manières d’interpréter la décision du Grand Conseil de soutenir la motion Melly interdisant au Conseil d’Etat d’utiliser la force pour renvoyer les requérants déboutés par la Confédération. On peut y voir une nouvelle illustration navrante de l’incapacité des milieux politiques vaudois de résoudre leurs difficultés autrement que par des invectives et d‘interminables batailles juridiques.
Mais on peut aussi interpréter ce vote comme une ouverture, même minime, au plan politique. Que le député Philippe Leuba, représentant de la tendance légaliste dure, affirme être prêt à plaider la cause du canton auprès de Christoph Blocher est un signe qui ne trompe pas. Au-delà du fossé qui sépare les deux camps et qui ne s’est aucunement comblé ces derniers mois, il y a un début de prise de conscience que le problème est d’abord politique, avant d’être juridique. Bien sûr que les battus d’hier peuvent saisir la Cour constitutionnelle et démontrer que le texte est irrecevable. Ils obtiendront certainement gain de cause. Mais une victoire devant un tribunal ne changera rien. L’Etat n’est pas en mesure de renvoyer par la force ces quelques dizaines de personnes qui restent. Le dossier sera revenu au point de départ. Le canton ne peut plus alimenter ce débat stérile encore des mois, sous peine de plomber définitivement sa crédibilité. L’Etat n’a pas su gérer ce dossier, soit. Il faut tourner cette page en négociant avec Berne, même si les Vaudois doivent faire amende honorable. Tous les milieux politiques, même les partisans des renvois, y songent désormais. C’est une bonne nouvelle. Dommage seulement qu’autant de mois aient été perdus et qu’il ait fallu arriver à des absurdités comme celle d’hier, un gouvernement présentant un texte qu’il recommande de rejeter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire