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Payante, la politique appliquée résolument par la Suisse en matière d'asile! Pour l'affirmer, l'Office fédéral des migrations (ODM) se fonde sur la statistique 2005 qui montre que les demandes d'asile ont régressé de 29,4% par rapport à 2004. Force est d'admettre que le Conseil fédéral et le Parlement ont de quoi être encouragés dans leurs options puisqu'elles se traduisent par une diminution constante du nombre des demandes d'asile. Leur nombre s'établit en effet à 10 061 en 2005 après avoir atteint près de 27 000 en 2002. La comparaison avec les autres Etats européens est plus encourageante encore. La Suisse enregistre la plus forte régression des demandes d'asile, avec 31,1% en moins pour les onze premiers mois de 2005. A l'inverse, les pays qui n'ont pas actualisé leurs mesures dissuasives ont connu des hausses marquées. Ainsi aux Pays-Bas (+ 38,7%) ou en Belgique (+ 5,7%). Le côté affligeant de ce constat est que l'Etat qui ne se montre pas déterminé en paie illico le prix sous forme d'afflux de requérants. Or la politique des tours de vis a forcément une limite. En attendant, les promoteurs du référendum contre la loi sur l'asile ont de quoi s'inquiéter. Tout montre que le Parlement, qui a clairement accordé son aval à une loi sur l'asile plus raide encore que celle proposée par Christoph Blocher, a de quoi être conforté dans sa politique de durcissement. Déjà, il s'était senti rassuré par le rapport Killias qui prouve que les mesures de contrainte sont efficaces et ont un effet positif sur la délinquance des requérants. Aujourd'hui, la statistique lui indique que la suppression de l'aide sociale pour les personnes frappées de non-entrée en matière, l'accélération de la procédure d'asile et une politique résolue de renvois paraissent d'une redoutable efficacité. La cerise sur le gâteau, c'est que la Berne fédérale peut même se targuer d'être plus généreuse envers les personnes vraiment persécutées ou menacées. Le taux d'octroi de l'asile est en effet passé de 6,7% en 2003 à 13,6% en 2005. Tout corrobore donc le discours de la majorité du Parlement qui prétend ne s'en prendre qu'aux abus. Dans ces conditions, le référendum contre la loi sur l'asile fait craindre le pire: un plébiscite des durcissements déjà près d'éroder notre tradition humanitaire.
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