Camille Krafft, journaliste à 24heures a été marquée par la dûreté du dispositif de sécurité mis en place à l'entrée du centre FAREAS de la rue du Simplon, à Lausanne.
On imagine un foyer d’accueil, qui abriterait des âmes angoissées par un renvoi programmé. Et l’on tombe sur un blockhaus, gardé par d’intraitables molosses. Au centre Fareas de la rue du Simplon, à Lausanne, on ne plaisante pas avec la circulation des personnes. «Les visites sont interdites», lâche l’agente de sécurité à l’entrée.
Et peu importe que le monsieur chez qui l’on se rend ait les cuisses maigres comme des poignets, après un mois sans man-ger. «Voyez, il a réussi à descendre», confirme Rambo*, responsable de la sécurité, en voyant sortir sur le perron la silhouette émaciée. Mais notre gréviste de la faim peine à respirer, et nous souhaitons monter dans sa chambre. Pour les agents, pas question. Jointe par téléphone, Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication pour la Fareas, nous donne finalement l’autorisation d’entrer. Les portes du bunker s’ouvrent, à contrecoeur. Gagné? Que nenni.
Encore faut-il contrôler nos identités. Et là, patatras! Non seulement le second visiteur n’a pas ses papiers, mais il ne fait qu’assister à l’interview en tant que membre d’une association bouddhiste. Quel culot. «Vous n’avez pas joué cartes sur table. Je ne peux pas vous faire confiance», reproche le responsable de sécurité sur un ton militaro-solennel. Comme toute trahison mérite punition, le visiteur en question est refoulé: seule la journaliste pourra monter.
Interpellé, Rambo se ravise, accorde quinze minutes d’entretien, puis concède trois quarts d’heure en faisant les gros yeux. Les visiteurs comprennent qu’ils n’ont qu’à bien se tenir. Un mot d’ordre dans les centres Fareas? Non, selon Emmanuelle Marendaz Colle: «Ce centre accueille des requérants frappés de non-entrée en matière, dont les conditions de séjour sont un peu plus restrictives. C’est un lieu sensible, car situé derrière la gare. Nous voulons éviter les allées et venues inutiles, le trafic de drogue et le squat. Les visites ne sont donc pas autorisées. Le responsable de la sécurité, qui n’est pas sur place en général, a peut-être fait un peu d’excès de zèle. Ce n’est pas dans la politique de la Fareas d’empêcher la presse et les associations de faire leur tra-vail.»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire