vendredi 7 octobre 2005

On s'acharrne sur ces requérants

Christian Bonzon


Yann Pauchard dans Le Matin est allé interviewé Serge Melly, le député radical autour de la motion qui demande l'arrêt des mesures de contraintes à l'égard des 523.
Serge Melly persiste et signe. Malgré les virulentes critiques de son parti, le député radical continue de se battre pour sa motion en faveur des fameux «523» requérants vaudois. Son texte, accepté en juillet par le Grand Conseil, exige la suspension des renvois forcés. Promise pour septembre, la réponse du Conseil d'Etat se fait cependant attendre. Elle est même repoussée après les vacances d'octobre. Pendant ce temps, les arrestations se poursuivent. Alors, l'agriculteur, syndic de Crassier, s'insurge.

Jean-Claude Mermoud n'a toujours pas répondu à votre motion...
Je suis déçu. Non pas pour moi, mais pour ces requérants. C'est une période douloureuse, entre espoir et convocation au Service de la population, voire détention au centre de Frambois. D'un autre côté, ce retard démontre que ma motion est pertinente et qu'elle ne peut pas être écartée d'un revers de la main.

Cette lenteur n'est-elle pas due à la difficulté juridique de votre motion qui demande au canton de désobéir à Berne?
Peut-être. Mais Jean-Claude Mermoud a déclaré qu'il pourrait demander à Berne de faire une exception pour les femmes kosovares isolées. Alors pourquoi n'est-ce pas possible pour les autres? Ils ne sont plus que 270. Je crois qu'on s'acharne sur ces gens pour faire un exemple.

Que voulez-vous dire au Conseil d'Etat?

Qu'il réponde positivement à ma motion. Au-delà du débat juridique, mon texte a le mérite de proposer une solution, pas seulement pour les requérants, mais aussi pour le canton. Nous nous ridiculisons dans cette affaire, qui nous a déjà coûté trop de temps et d'argent.

En cas d'échec, n'aurez-vous pas fait que de donner de faux espoirs?
C'est possible. Mais, de toute façon, ces gens ne rentreront pas de leur plein gré. Même les départs dits «volontaires» n'ont été signés que de guerre lasse.

Comment vivez-vous les attaques du président de votre parti, Claude-André Fardel?

Ces critiques ne me font ni chaud ni froid. Notre président pense que le parti doit être uni pour être fort. Moi, je crois que le génie radical tient au fait que chacun peut exprimer son opinion.

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