Vincent Bourquin dans 24heures relève le retour du conseil des Etats à la légalité constitutionnelle.
Le Conseil des Etats est revenu hier sur sa première décision: l’aide d’urgence pour les requérants déboutés ne pourra pas être supprimée. Toutefois, il a introduit une condition.
Finalement le Conseil des Etats a écouté le Tribunal fédéral. Selon les juges de Mon-Repos, la suppression de l’aide d’urgence violait la Constitution suisse. Toutefois, les sénateurs ont émis une condition: ceux qui demandent cette aide doivent pouvoir faire état d’une situation de détresse. Cette mesure, adoptée par 22 voix contre 18, a été soutenue par Christoph Blocher: «Cette restriction n’aura pas beaucoup d’effet en pratique, mais c’est le minimum que l’on puisse exiger», a affirmé le chef du Département de justice et police. La Chambre des cantons a par contre largement refusé de donner la possibilité au Conseil fédéral de limiter la prise en charge des soins médicaux pour certains requérants.
Yann Golay, porte-parole de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), ne s’offusque pas de cette condition, qui selon lui respecte la Constitution fédérale. Mais ce qui le fâche beaucoup plus, c’est l’ensemble du projet de nouvelle loi sur l’asile. D’après lui, cette révision va plus loin que l’initiative de l’UDC qui avait été refusée, de justesse, par le peuple en 2002. Cette révision sera formellement adoptée le 16 décembre, mais il est déjà certain qu’un référendum sera lancé. «Cela fera le jeu de l’UDC, mais on doit aller jusqu’au bout pour s’opposer à ce mouton à cinq pattes», affirme Yann Golay. Deux comités référendaires devraient d’ailleurs voir le jour. L’un composé d’ONG comme l’OSAR ou Amnesty International et un autre avec les partis de gauche: «Eux vont insister sur le transfert des charges aux cantons et nous sur le respect des droits humains», explique Alain Bovard, juriste de la section suisse d’Amnesty International
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