samedi 13 août 2005

Le sort du centre FAREAS de Bex dans les urnes?



24heures nous rapporte en détail le dernier rebondissement intervenu à Bex, l'UDC locale désireuse de ne pas se laisser déborder sur la droite envisage de lancer une initiative locale pour demander la fermeture du centre.

Lire l'article de Jérôme Lathion dans son intégralité.

Rappel historique des événements des derniers mois:
17 février 2005 Après une opération policière antidrogue aux abords du centre, la Municipalité de Bex adresse à la Fareas une demande de fermeture de la structure d’accueil. 4 avril 2005 Suite au refus de l’institution et après une rencontre avec ses responsables, les autorités dressent un catalogue de mesures à prendre pour enrayer l’insécurité liée au trafic de drogue. 10 mai 2005 Signés par le garagiste du lieu André Corboz, des graffitis à caractère raciste génèrent une émeute. 20 mai 2005 Le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud se rend à Bex et présente une série de mesures pour limiter l’insécurité dans la ville. Juin-juillet 2005 Une association de citoyens baptisée Bex Espoir est créée pour réclamer le renvoi des dealers et le retour de la paix sociale dans la commune et se distingue par deux envois de tracts tous-ménages. Parmi les fondateurs, André Corboz. 2 août 2005 Un programme d’occupation des requérants d’asile de la Fareas est mis sur pied avec la collaboration des autorités communales. Plus d’une dizaine de volontaires participent au lancement de l’action. 11 août 2005 Conformément à l’article 106 de la Loi sur l’exercice des droits politiques est déposée à la Municipalité de Bex l’initiative «Acceptez-vous encore que la commune de Bex serve de terre d’asile au-delà du raisonnable». Derrière elle, un comité de cinq membres de la section bellerine de l’UDC, dont le conseiller communal Charles-Henri Grept, la présidente Eliane Comte et le vice-président Denis Aviolat.

Commentaires de Patrick Monay dans 24heures:
L’UDC a choisi de sortir du bois alors que vient de démarrer, dans cette même ville de Bex, une expérience aux objectifs diamétralement opposés. Quatorze requérants d’asile, africains pour la plupart, effectuent des travaux d’utilité publique en compagnie d’employés communaux. Tous volontaires, ils bichonnent les parcs, les jardins et les bâtiments publics. Pour une rémunération fixée à 100 francs le premier mois (vingt heures de travail par semaine), qui s’ajoute aux 369 francs mensuels que reçoit un célibataire.
En offrant à ses protégés la chance d’exercer une activité, la Fareas entend démontrer à la population bellerine «que les requérants d’asile peuvent se rendre utiles pour la collectivité». Une première dans le canton de Vaud.
La section locale de l’UDC, elle, veut se débarrasser des trafiquants de drogue qui pourrissent la vie de la commune. Avec une méthode expéditive: chasser tous les requérants d’asile du territoire communal, dealers ou pas.
Volonté d’intégration d’un côté, rejet inconditionnel de l’autre. L’avenir proche dira si les citoyens de Bex — dont les nerfs ont été soumis à rude épreuve ces derniers mois — auront à trancher entre ces deux options. Municipalité divisée, déclarations intempestives, médias sur les dents: le climat actuel ne semble guère propice à une réflexion sereine. Avec une initiative populaire aussi populiste, l’UDC tente une fois de plus d’exploiter le ras-le-bol ambiant... sans apporter la moindre solution concrète. Car la fermeture du centre d’accueil ne reviendrait-elle pas à lancer la patate chaude chez le voisin?
A sept mois des élections communales, cette démarche ressemble fort à une manœuvre électorale de bas étage. Souhaitons que les efforts démontrés par la Fareas portent leurs fruits et que le calme revienne — dans les rues comme dans les esprits.

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