C'est ainsi que le député UDC Eric Bonjour décrit la situation politique dans le canton alors que le dossier des "523" se rallume.
Voici l'intégralité de son opinion publiée dans 24 heures.
Le contexte. Dans le Canton de Vaud, les finances ne sont plus qu’un champ de dettes, la population active compte près de 5.5% de chômeurs et un nombre grandissant de personnes à l’assistance publique, l’éducation publique traversent une crise grave, et les problèmes en tous genres s’accumulent dans l’agenda politique. Pourtant, le Grand Conseil consacre à chaque session un temps précieux à traiter de renvois forcés parfaitement justifiés, un objet pour lequel il n’est pas compétent.
Des renvois justifiés. Il faut le répéter. Les personnes visées par les mesures de renvoi savent depuis longtemps qu’elles n’ont pas le droit de résider en Suisse. Nombres d’entre elles ont fait appel à l’assistance publique et ne sont menacées que par le travail dans leur pays. Dans la même situation que les 286 restants, d’autres étrangers auraient été expulsés depuis des années, sans que nul n’y trouve à redire. La situation actuelle provient de l’abus des procédures dont ont usé les personnes à expulser, avec la complicité de certains élus. Pauvre consolation, le groupe libéral au Grand Conseil a compris que la voie choisie par l’ancien conseiller d’Etat Claude Ruey (libéral) ne menait nulle part. Une prise de conscience tardive mais salutaire.
Des débats tronqués. Mardi 5 juillet 2005, toutes autres affaires cessantes, le Parlement vaudois a une fois de plus connu les propos d’élus dont la place est au Café du Commerce et non au perchoir, puisqu’ils sont en croisade personnelle mais ne se préoccupent pas du bien de l’Etat. En revanche, Jean-Claude Mermoud, conseiller d’Etat en charge du dossier de l’asile, n’a pas pu s’exprimer. Une majorité de députés a en effet jugé bon de passer immédiatement au vote. La personne compétente, la seule personne à avoir accès à chaque dossier des 286 à expulser individuellement a donc été réduite au silence. On comprend certaines élites politiques qui souhaitent que la Gauche dirige seule le Canton de Vaud: il n’y aura plus la place pour une argumentation fondée sur des faits. Quel gouvernail qu’est le rêve! Que de paperasse en moins! Que de temps gagné!
Une rupture démocratique.
Le principe de la fidélité confédérale n’a pas pesé lourd dans la balance. La gauche et ses ralliés ont pratiqué la voie du juridisme partisan. Pourtant, le fondement de toute démocratie, c’est le respect du résultat du vote. Et la majorité du peuple vaudois a accepté en votation les mesures de contrainte. Tous les cantons suisses aussi du reste. Les élus de tous bords, sauf à violer leur serment, n’ont ainsi pas le choix. Ils doivent se soumettre au verdict populaire et soutenir des renvois par la force lorsque les autres moyens d’éloignement ont échoué. Toute la morale du monde, chose changeante, ne pèse rien contre la volonté du peuple.
Un avenir sombre. Le spectacle grotesque que nous a offert une courte majorité du Grand Conseil (78 voix contre la démocratie, 74 pour, 3 abstentions, ce n’est pas un triomphe) annonce un avenir inquiétant. Si la gauche devenait un jour majoritaire, les citoyens ne pourraient pas dire qu’ils ne sont pas prévenus. Ce sera l’anarchie et l’arbitraire. Saluons le courage du conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud (UDC) qui, en respectant la loi et avec constance, est bientôt seul à ne pas fuir ses responsabilités d’homme d’Etat.
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