jeudi 7 juillet 2005

L’espoir déçu de M. Mazreku

Les déboutés peuvent-ils quitter les refuges ?

La question d'hier permettait des lueurs d'epoir, l'intransigeance des membres majoritaires du gouvernement fait office de douche froide aujourd'hui.


Hier matin, il y avait encore 4 familles et 2 jeunes célibataires au refuge mis en place par les milieux de défense de l’asile à la paroisse catholique Saint-Nicolas de Flue à Chailly-Lausanne.

Hier matin aussi, la Coordination asile Vaud commentait sa «victoire» de la veille au Grand Conseil. Et estimait que Jean-Claude Mermoud n’avait pas le choix: il devait changer sa politique parce que le signal politique était trop fort pour l’ignorer. Du coup, les militants laissaient entendre que les requérants déboutés issus des «523» et réfugiés dans les paroisses pouvaient réintégrer leurs foyers en toute sécurité. Un exemple avec la famille Mazreku. Les parents, une fille mariée et un fils de 16 ans en passe de commencer un apprentissage ici. En 1999, ils fuient la guerre au Kosovo et se réfugient en Suisse. «Leur retour est impossible, plaide Graziella de Coulon, de la Coordination. Leur maison a été brûlée, le père ne peut pas reprendre son métier d’instituteur.» Afin de résister à la décision de renvoi de Berne, les Mazreku se sont repliés dans les refuges mis en place par les défenseurs de l’asile à Lausanne.

Hier matin, M. Mazreku avait une lueur dans le regard: «Avec la décision du Grand Conseil, nous allons pouvoir souffler un peu. Moi-même, je vais essayer de retrouver du travail.» Convoquée le 11 juillet au Service cantonal de la population (SPOP), la famille pensait que ce serait pour se voir signifier une nouvelle prolongation de séjour, dans l’attente de prochains développements politiques. Mais voilà, quelques heures plus tard, Jean-Claude Mermoud annonce qu’il ne change rien à ses dispositions. Les Mazreku pourront-ils tout de même retrouver leur appartement? La Coordination s’est-elle réjouie un peu trop vite? Autre membre, Yves Sancey répond: «Nous n’imposons rien à ces personnes. Nous verrons en assemblée jeudi soir ce qu’il convient de faire.»

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