L'éditorial de Vincent Bourquin dans 24heures :
Et si finalement Vaud n’était pas le mauvais élève de la politique d’asile suisse, mais l’exemple à suivre? Depuis plusieurs années, les autorités vaudoises sont tancées par le Département fédéral de justice et police. Elles sont accusées de ne pas exécuter assez rapidement les renvois. C’est ce discours que Pierre Chiffelle, puis Jean-Claude Mermoud ont utilisé pour mettre fin à «l’exception vaudoise». Mais désormais, la situation vaudoise ne sert plus seulement à durcir le ton.
La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a en effet été touchée par le destin de ces personnes vivant en Suisse depuis de nombreuses années. La forte mobilisation de la société civile l’a également interpellée.
Allait-elle rompre la collégialité et dénoncer les pratiques de son collègue Christoph Blocher? Non, ce n’est pas du tout le genre de la Genevoise. Elle a donc tenté d’utiliser au mieux sa marge de manœuvre. D’où un accord avec l’Organisation internationale des migrations. Le résultat est quasi révolutionnaire: l’aide au retour n’est plus réservée aux seules personnes rentrant volontairement chez elles. Mais pour toutes. Y compris celles expulsées de force. Cette décision fera jurisprudence et ne sera pas appliquée aux seuls «Vaudois». Mais finalement Micheline Calmy-Rey ne fait-elle pas le jeu de Christoph Blocher en signant de tels accords? Sa proposition va en effet dans le sens opposé aux revendications des défenseurs de l’asile. Eux refusent tout renvoi.
Micheline Calmy-Rey doit donc aller plus loin. Faire comprendre au Conseil fédéral que les préoccupations des Vaudois doivent être prises en compte. Et pas seulement celles de l’UDC. Mais ceux qui croient encore à la tradition humanitaire de la Suisse ont aussi besoin d’entendre d’autres voix que celle de Christoph Blocher. Par exemple celles de Micheline Calmy-Rey ou de Moritz Leuenberger et pourquoi pas des radicaux ou du PDC.
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