samedi 25 juin 2011

La Turquie ouvre un nouveau camp pour les réfugiés syriens

En Syrie, de nouvelles manifestations ont été durement réprimées ce vendredi 24 juin 2011, et les forces de l'ordre ont ouvert le feu. Un bilan fait état d'une quinzaine de morts et de plusieurs dizaines de blessés. Ces violences et la répression qualifiée de «révoltante» par l'Union européenne ce vendredi, entraînent l'exil de milliers de Syriens vers la frontière avec la Turquie. Et le flux ne risque pas de tarir.

A ce rythme, le cinquième camp de réfugiés du Croissant rouge turc sera à son tour vite saturé ; depuis l’irruption des forces syriennes dans le village de Kharbet al Joz, à quelques centaines de mètres du camp de déplacés qui n’attendaient que leur arrivée pour franchir la frontière turque, ce sont 1 578 nouveaux réfugiés qu’il a fallu accueillir.

Alors, comme rien n’annonce la fin des violences en Syrie ni le ralentissement de l’exode, la Turquie poursuit l’installation d’un sixième village de tentes, le plus grand jusqu’à présent, qui pourra recevoir pas moins de 15.000 personnes, à l’est de la ville d’Antakya. En fait, les autorités turques se préparent au pire et prévoient de pouvoir accueillir jusqu’à 250.000 réfugiés, envisageant de nouveaux points de passages plus à l’est, dans les régions kurdes où ont eu lieu des manifestations ce vendredi 24 juin.

La Turquie, qui avait un temps envisagé d’instaurer une zone tampon avec camp d’accueil du côté syrien de la frontière, si le nombre des réfugiés dépassait les 10.000, est maintenant, après l’avancée de l’armée syrienne, bien obligée d’y renoncer, même si elle héberge quelque 12000 Syriens. Ce qui ne va pas apaiser les relations de plus en plus tendues entre Ankara et Damas.

Jérôme Bastion, correspondant de RFI à Istanbul

Aucun commentaire: