Quelque 1200 Chablaisiens se mobilisent contre l'ouverture d'un centre pour requérants d'asile aux Barges.
Mille deux cent neuf: c'est le nombre de signatures récoltées par l'UDC du Haut-Lac, en à peine deux mois, contre l'ouverture d'un centre de requérants d'asile dans le secteur des Barges à Vouvry. La moitié de ces paraphes ont été obtenus sur le territoire communal, l'autre émane de la région de Monthey et du Haut-Lac. Tous ont été remis au conseiller d'Etat Jacques Melly, hier matin, dans les murs de la chancellerie cantonale à Sion. "Nous espérons que le gouvernement tiendra compte de ces inquiétudes", lui a adressé Jean-Luc Addor, le chef du groupe UDC au Grand Conseil, juste avant de lui faire suivre l'imposant paquet.
"Nous attendons que le Conseil d'Etat se prononce sur la question avant l'été", espère pour sa part le député de Troistorrents, Charles Clerc. "Au vu de l'agenda, je ne peux rien garantir", lui a rétorqué Jacques Melly, tout en précisant que la pétition allait être traitée avec "le sérieux nécessaire" et dans des délais raisonnables.
"Les personnes qui ont choisi de signer l'ont fait pour deux types de raison", raconte Charles Clerc: "Pour montrer leur mécontentement lié au fait que les autorités communales n'ont pas été consultées et à cause de diverses problématiques liées à l'ancien centre de Colllombey."
Deux centres, pas trois!
"Les questions des vols, des trafics de drogue, entre les centres de Bex et justement de Collombey notamment ont poussé pas mal de gens à nous soutenir", précise Guillaume Vanay, néo-député-suppléant UDC. "Nous voulons également que l'équilibre entre le Haut, le Centre et le Bas-Valais soit respecté en matière d'accueil des requérants. Dans le Chablais, nous avons déjà des centres à Bex et Saint-Gingolph, c'est suffisant."
"Je suis assez surpris du nombre de paraphes récoltés. Je ne m'attendais pas à autant", admet le président de Vouvry, Reynold Rinaldi, contacté hier par téléphone. "Le fait que la moitié des signatures aient été obtenues en dehors du village me conforte dans mon idée qu'il s'agit d'une problématique chablaisienne." "Personnellement, avoue-t-il, je n'ai pas signé le texte. Je le trouve réducteur. Ce n'est pas simplement en fustigeant l'arrivée de cette population qu'on va régler la question de leur accueil."
Rencontre prévue lundi prochain
La situation pourrait se décanter la semaine prochaine. Lundi en fin d'après-midi, une délégation du canton composée d'Esther Waeber-Kalbermatten (la cheffe du Département de la sécurité), Simon Darioli (le chef du Service de l'action sociale) et d'Emile Blanc (le chef de la section asile du Service valaisan de l'action sociale) effectuera le déplacement de Vouvry où elle sera reçue par la Municipalité in corpore.
"Nous allons discuter de tout sur un tas de points, précise le président de la commune. Afin d'éviter que les Barges deviennent un ghetto, nous voudrions que le nombre de requérants ne dépasse pas trente. Oralement, le canton s'est engagé à installer des personnes en cours de procédure (2e accueil) et non pas des NEM (non-entrée en matière). On espère que cela soit protocolé formellement."
Et le président de conclure: "Nous voulons connaître quel est l'encadrement prévu et discuter de la question de la scolarisation d'éventuels enfants et des modifications architecturales du site qui sont susceptibles d'être mises à l'enquête publique. Nous évoquerons également les aspects de la sécurité et de la détection incendie". Le centre des Barges doit ouvrir à la fin de l'été.
Fabrice Zwahlen dans le Nouvelliste
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