Les capitaineries des ports italiens ont été placées en état d'"alerte maximale" en prévision de l'arrivée d'immigrants en provenance d'Afrique du Nord, au total 13.500 ces 20 derniers jours sur la seule île de Lampedusa, a indiqué vendredi l'amiral Marco Brusco.
"Nous avons renforcé les capitaineries en hommes et moyens, redéployé nos effectifs et augmenté la surveillance aérienne. Avec ces conditions météo qui s'améliorent sans arrêt, nous devons être prêts à faire face à de nouveaux débarquements", a déclaré à l'agence Ansa le commandant des capitaineries de port italiennes, assurant les avoir placées en état d'"alerte maximale". "Le nombre de personnes débarquées à Lampedusa au cours des 20 derniers jours est de 13.500. L'effort de la capitainerie de l'île est maximal", a ajouté l'amiral, précisant avoir renforcé les capitaineries du sud de l'Italie avec du personnel provenant du centre et du nord du pays.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, 81 personnes ont été secourues au large de Lampedusa tandis que 44 autres dont 11 femmes parmi lesquelles 2 enceintes et 7 enfants, ont été secourues au large de la Sicile à bord d'un voilier. L'opposition de gauche a accusé vendredi le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi d'avoir créé à des fins politiques une situation de crise à Lampedusa, petite île proche de la Tunisie où plus de 5.000 immigrés sont entassés dans des conditions très difficiles.
"L'Italie a connu de nombreuses situations d'urgence humanitaire et a toujours su les affronter avec décence et humanisme, garantissant la sécurité des Italiens et l'assistance aux réfugiés", a déclaré samedi Livia Turco, responsable immigration du Parti Démocrate (PD, principal parti d'opposition). "Nous n'avons jamais vu des images d'abandon et de laissez-aller comme ces jours-ci à Lampedusa" où les médias ont montré des immigrants sous des tentes de fortune, des camions ou au milieu de sacs en plastique, a dénoncé Mme Turco. "Cette inefficacité n'est pas le fruit du hasard mais d'une vision politique et d'une action de gouvernement visant à créer un sentiment d'alerte sociale et à se plaindre de l'inaction de l'Europe" pour demander davantage de fonds contre l'immigration clandestine, a accusé Mme Turco.
Selon la gauche, la droite berlusconienne soutenue par le parti anti-immigrés de la Ligue du Nord s'inscrit dans une logique électorale et veut montrer qu'elle agit contre l'immigration illégale avant les élections locales de mai (18 millions d'électeurs).
AFP
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