mardi 1 février 2011

Des enfants envoyés illégalement en Europe pour obtenir les aides

Des enfants algériens sont envoyés en Europe, et notamment en Espagne, à bord d'embarcations de fortune afin de profiter des dispositions sociales favorables pour les enfants mineurs, a déploré lundi à la radio chaîne III un haut responsable algérien, Halim Benatallah.

"Il y a beaucoup de parents chez nous qui ont tendance à exporter leurs enfants mineurs dans les embarcations de harraga (clandestins), c'est tout à fait déplorable", a déclaré le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l'étranger, qui était interrogé en duplex depuis Berlin. "Imitant en cela des pratiques suivies par des pays voisins, les parents essaient d'exploiter les bonnes dispositions des lois des pays envers les enfants mineurs qui sont pris en charge, a ajouté M. Benatallah. Et alors, il lancent leurs enfants dans des embarcations".

Une fois arrivés sur les côtes européennes, ils sont alors pris en charge par des associations comprenant notamment des femmes algériennes, a-t-il indiqué. Et lorsque celles-ci contactent les parents en Algérie, "ils refusent de les reprendre". "Ils préfèrent que leurs enfants restent là-bas et à la limite, ils coupent les communications téléphoniques", a expliqué M. Benatallah.

Le haut responsable n'a pu fournir de chiffres "mais des cas commencent à se multiplier et cela commence à interpeller notre communauté sur place", a-t-il noté, qualifiant ces parents d'"irresponsables". Le 19 janvier, le secrétaire d'Etat avait fourni des chiffres généraux pour l'Espagne, indiquant que plus de 1.400 clandestins algériens avaient été expulsés de ce pays en 2010. Il n'a pas cité de chiffres pour ceux qui n'arrivent jamais à bon port et meurent noyés.

S'ils sont arrêtés au départ de l'Algérie, les candidats à l'émigration clandestine sont passibles de six mois de prison en vertu d'une loi votée en 2009 qui punit aussi les passeurs à des peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de détention.

AFP

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