lundi 17 janvier 2011

Scolarisation problématique de demandeurs d'asile: RESF tire la sonnette d'alarme

Des mineurs sans école pour les accueillir depuis la rentrée de septembre 2010 ? Vendredi 14 janvier 2011, les membres côte-d'oriens du Réseau éducation sans frontières (RESF 21) organisaient à Dijon une conférence de presse sur les conditions d'accès à l'éducation des enfants de demandeurs d'asile dans le département. Alors que le nombre de demandes d'asile connait une nette augmentation depuis début 2009, les militants du collectif RESF 21 entendaient tirer la sonnette d'alarme sur "l'insuffisance des moyens mis en œuvre par l'Inspection académique pour scolariser ces enfants" ...

Enfants en règle... mais sans école ?
De l'avis des militants du Réseau éducation sans frontières (RESF) de Côte-d'Or, la situation des enfants de demandeurs d'asile serait préoccupante dans le département bourguignon. "L'éducation est un droit pour tous. Or le nombre de classes réservées aux enfants de demandeurs d'asile qui ne maitrisent pas le français est insuffisant. De ce fait, malgré des demandes de scolarisation déposées par leurs parents auprès de l'Inspection académique de Côte-d'Or, sept enfants ne sont toujours pas scolarisés depuis la rentrée. C'est parfaitement inacceptable !", dénonce Véronique Martin, membre du collectif RESF 21.
Françoise Duguet, militante RESF et par ailleurs présidente du Comité inter-mouvements d'aide aux évacués (Cimade) pour la Bourgogne Franche-Comté, apporte une précision de taille : "Attention ! Ces enfants ne sont jamais en situation irrégulière au regard de la loi. Leurs parents ont le statut de demandeurs d'asile, ce qui signifie qu'ils se sont présentés en préfecture pour solliciter le statut de réfugiés en vertu de la convention internationale du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, dite Convention de Genève, signée par la France. Ils disposent donc d'une autorisation temporaire de séjourner en France". Ces personnes ne sont pas sans papiers".

L'apprentissage du français, facteur d'intégration
Les militants de RESF 21 insistent fortement : "Ces enfants et leurs parents sont en parfaite légalité au regard de la loi et ont vocation à rester sur le territoire français". Le droit à l'éducation des enfants de demandeurs d'asile n'est pas seul en cause dans les revendications des militants du collectif RESF, qui invoquent la nécessité, pour ces jeunes, d'apprendre le français. "Si l'apprentissage du scolarisation problèmefrançais est seulement un moyen d'intégration, il est aussi pour eux un moyen d'autonomie", martèle Françoise Duguet.
D'après la présidente de la Cimade Bourgogne Franche-Comté, "l'État, par le biais de l'Inspection académique, doit remplir ses engagements vis-à-vis de ces enfants et les scolariser dans des conditions décentes. Nous sommes déjà à la moitié de l'année. En conséquence, nous entendons mettre la pression sur l'Inspection académique pour qu'elle trouve une solution adaptée à ces enfants". Dans la pratique, les membres de RESF demandent l'ouverture de classes supplémentaires alors que le nombre de demandes d'asile en France est en forte augmentation depuis le début de l'année 2009. (En savoir plus ici avec LeFigaro.fr).

Rendez-vous mercredi 19 janvier 2011...
"L'Inspection académique de Côte-d'Or a accepté de nous recevoir. Nous allons rencontrer sa secrétaire générale mercredi 19 janvier !", se réjouit Françoise Duguet. Contactée vendredi 14 janvier par dijOnscOpe, l'Inspection académique n'a pas encore, pour l'heure, pu préciser le nombre d'enfants de demandeurs d'asile scolarisés en Côte-d'Or, ni le nombre de ceux qui seraient encore non scolarisés malgré une demande effectuée par les familles. Pour leur part, les militants regrettent le fait que "l'Inspection ne communique pas les chiffres régulièrement !".
Cependant, d'après les chiffres collectés par RESF 21 auprès des différents établissements scolaires côte-d'oriens, vingt-trois enfants de demandeurs d'asile seraient scolarisés dans les écoles élémentaires du département, onze dans des classes traditionnelles, douze dans des classes spéciales dites "classes d'initiation pour les non-francophones" (Clin) [ndlr : Le nombre d'enfants dans ces classes est réduit et l'enseignement est essentiellement axé sur l'apprentissage du français].
La situation qui préoccupe le plus RESF 21 ? Celle des sept enfants qui ne sont "toujours pas scolarisés et qui passent leurs journées à jouer dans les couloirs d'un hôtel" car les classes destinées à les accueillir sont déjà surchargées. Quant aux enfants de demandeurs d'asile en âge de fréquenter le collège, huit d'entre eux sont scolarisées au lycée professionnel des Marcs d'Or à Dijon et intégrés dans une classe traditionnelle "mais ils ne bénéficient que de six heures de français par semaine alors qu'ils ne maitrisent pas le français", se désole Véronique Martin.

François Aubert sur dijOnscOpe

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