Président du Tribunal fédéral en 2005 et 2006, Giusep Nay a reçu un courrier extrêmement désagréable pour avoir pris position publiquement contre l’initiative de l’UDC.
L’ancien juge fédéral Giusep Nay, qui a présidé la Cour suprême en 2005 et 2006, année où il s’est retiré, a été menacé de mort suite aux critiques publiques qu’il a émises sur l’initiative UDC demandant le renvoi systématique des délinquants étrangers.
L’intéressé confirme au Temps avoir reçu en octobre un courrier anonyme écrit à l’ordinateur dans une langue maîtrisée, lui annonçant qu’il avait été condamné à mort, et que les bourreaux étaient en marche. S’il ne prend pas trop au sérieux la missive, la première du genre dans sa carrière, Giusep Nay a décidé de la rendre publique pour montrer les dérapages et le climat de haine auxquels mènent les campagnes basées sur l’exclusion et la stigmatisation d’une catégorie de la population.
Depuis qu’il l’a fait, il a rencontré plusieurs personnes qui ont subi des actes similaires. Par ailleurs, une lectrice bâloise écrit avoir reçu des courriels et téléphones de menaces pour avoir pris position contre l’UDC, ce qui l’a amenée à être «plus prudente».
Tête de Turc favorite de l’UDC, Georg Kreis, président de la Commission fédérale contre le racisme, a été régulièrement arrosé de menaces de mort, y compris une lettre contenant une poudre inoffensive mais évoquant l’anthrax. Leur nombre a diminué depuis qu’il a retiré son adresse de l’annuaire. Giusep Nay est une cible privilégiée de l’UDC depuis qu’il dénonce le démantèlement progressif de l’Etat de droit par les initiatives du parti sur la naturalisation par les urnes ou contre les minarets.
Jean-Claude Péclet dans le Temps
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