Après la ville de Langenthal, c’est au canton de trancher.
On prend les mêmes et on recommence. Comme attendu, les opposants au minaret de Langenthal vont déposer recours auprès du Tribunal administratif bernois. Il y a quelques semaines, le canton avait donné son feu vert à la construction d’un minaret et d’une coupole, déboutant un premier recours. La Direction des travaux publics avait estimé que le permis de construire délivré par la Ville en juin 2009 était valable, puisqu’il avait été accordé avant la votation populaire du 29 novembre 2009.
C’est justement le résultat de la votation que met en avant le comité «Stopp Minarett Langenthal» pour justifier sa démarche. Son porte-parole, Daniel Zingg, membre de l’Union démocratique fédérale (UDF), exprime son incompréhension devant une autorisation accordée «contre la volonté du peuple» et martèle son opposition au symbole politique de «l’idéologie totalitaire qu’est l’islam». «Nous espérons qu’ils vont entendre raison», dit-il de ses opposants.
On disait le président de la communauté musulmane locale, Mutalip Karaademi, fatigué de lutter: cet Albanais de Macédoine, venu en Suisse dans les années 1980, a lancé son projet de construction en 2006, déclenchant bien malgré lui les hostilités nationales qui ont conduit au vote de l’hiver dernier. Mais il assure qu’il n’a pas l’intention de baisser les bras. «Nous nous attendions à ce recours, réagit-il. Nos opposants ne montrent que haine et opportunisme politique. C’est triste. Mais nous n’allons pas leur faire le cadeau de laisser tomber.»
Albertine Bourget dans le Temps
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