«Il faudra organiser un vol spécial tant qu'on ne recevra pas d'indication contraire de l'Office fédéral des migrations ou de la Cour européenne des droits de l'homme», indique Serge Gamma, chef du Service des migrations neuchâtelois (Smig). «Mais cela prend du temps. Il ne suffit pas de prendre le billet sur internet...»
L'ancien policier ouïgour dénonce un trafic d'organes prélevés sur des condamnés à mort dans la province musulmane de Xinjiang, en Chine. Nijati Abudureyimu a refusé mardi de monter dans l'avion qui devait le renvoyer vers Rome, d'où il était arrivé en Suisse après avoir été expulsé de Norvège (lire notre édition d'hier). Il avait déjà fait de même fin juillet lors d'une première tentative d'expulsion à Cointrin.
Son avocat a saisi la Cour européenne des droits de l'homme afin d'obtenir la garantie que son client ne sera pas expulsé hors de l'Union européenne, où sa vie risquerait d'être mise en danger.
Serge Gamma précise que «le refus d'entrer en matière pour l'asile relève exclusivement de la compétence fédérale. Cette décision de l'ODM implique un renvoi et c'est au canton de l'appliquer». Selon le chef du Smig, «comme ce cas relève du droit d'asile, les coûts du vol spécial devraient être pris en charge par la Confédération. S'il s'agissait d'un séjour irrégulier, ça serait au canton de payer le renvoi».
Canton et ODM collaborent pour organiser ce renvoi forcé. «La Confédération doit le piloter. Un vol devrait être affreté avec plusieurs personnes à expulser vers l'Italie en provenance de différents cantons», indique Serge Gamma. «Un tel vol est extrêmement rare pour une personne du canton de Neuchâtel. Il s'agit du premier cas dans le cadre des accords de Dublin.»
Pour l'heure, Nijati Abudureyimu se trouve au centre de requérants d'asile de la ferme Matile, à Fontainemelon, où il attend d'être fixé sur son sort.
BWE dans l’Express/L’Impartial
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