Les jeunes en situation irrégulière pourront-ils se lancer dans une formation professionnelle ? Hier, les Etats ont décidé de se laisser de temps avant de trancher. Un article de Laurent Grabet, Berne, pour 24 Heures.
Pas de papiers, pas d’apprentissage! Hier, le Conseil des Etats devait décider d’ouvrir ou non la formation professionnelle aux clandestins. En mars, le National avait montré la voie en acceptant des motions en ce sens des Genevois Antonio Hodgers (Vert) et Luc Barthassat (PDC). Les sénateurs, eux, ont choisi de renvoyer ces textes en commission, à la demande de Bruno Frick. Le PDC schwytzois veut notamment savoir combien de jeunes sont concernés et combien coûterait une réforme.
Malgré ce renvoi, Luc Barthassat positive. «Aucune majorité ne se dessinait aux Etats. La motion sera réexaminée lors de la session de septembre. C’est reculer pour mieux sauter.»
Oscar Tosato optimiste
Le «pari de l’illégalité» du municipal lausannois Oscar Tosato (PS) n’est donc pas perdu. En février, avec ses collègues, il jetait un pavé dans la mare en se déclarant prêt à former des apprentis sans-papiers. Cette décision, contraire à la loi fédérale sur les étrangers mais conforme à la Convention internationale des droits de l’enfant, avait été aussitôt imitée par la ville de Genève. Oscar Tosato se dit «surpris» du renvoi en commission mais y croit. «L’Union des villes suisses a mis sur pied un groupe de travail qui apportera des réponses, rappelle-t-il. Les conseillers aux Etats hésitants ne demandent qu’à se laisser convaincre.»
Sandrine Salerno ne partage pas cet optimisme. La maire socialiste de Genève craint que cette demande de complément d’information ne soit prétexte à enterrer le projet. «Déterminer combien de sans-papiers sont concernés est par définition impossible. Et la motion Barthassat posait le principe de l’égalité de traitement. Lequel doit s’appliquer, que mille jeunes ou qu’un seul soient concernés.»
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