samedi 22 mai 2010

Renens se battra aussi pour l’accès des sans-papiers à l’apprentissage

Le Conseil communal a demandé jeudi soir que la Municipalité s’engage à rendre possible la formation professionnelle des jeunes sans permis de séjour, comme à Lausanne.

Marianne Huguenin sans-papiers

Renens et Lausanne, même combat. Comme dans la capitale vaudoise, les autorités communales du chef-lieu de l’Ouest lausannois se battront pour que les jeunes sans-papiers puissent entreprendre un apprentissage. A une large majorité, le Conseil communal a décidé de transmettre jeudi soir à la Municipalité une motion lui demandant d’entreprendre des démarches pour ouvrir le monde du travail à cette population.

«Les enfants sans-papiers ne sont pas responsables de leur statut, a insisté le motionnaire Byron Allauca, de la Fourmi rouge (POP). Sans formation, ils sont exploités par le monde économique qui a besoin d’eux.»

Po ur l’élu, il est donc impératif d’ouvrir l’apprentissage à ces jeunes. Ce que le Parti libéral-radical a contesté par la voix de son chef de file, Jean-Marc Dupuis. «En demandant de les engager, vous faites le choix de l’illégalité. La gauche que vous représentez est en train de faire le lit du travail au noir. Car une fois l’apprentissage terminé, ces travailleurs qualifiés, mais toujours sans-papiers, seront contraints de travailler clandestinemen t.»

Un argumentaire qui n’a pas pesé bien lourd dans un hémicycle où la gauche est largement majoritaire. D’autant que la Municipalité était favorable à la prise en compte de la motion. Elle avait d’ailleurs répondu déjà en 2004 à une demande similaire: «Comme à l’époque, nous soutenons que l’interdiction faite aux sans-papiers d’entreprendre un apprentissage est absurde, alors qu’ils peuvent suivre le gymnase et l’université», souligne la syndique Marianne Huguenin.

En toute légalité

Par contre, à l’inverse de Lausanne, la Municipalité de Renens ne transgressera pas la loi. Elle n’entend pas engager de sans-papiers sans autorisation du Service cantonal de l’emploi. «Il est possible de changer les lois et nous sommes prêts à négocier et à pousser pour qu’elles changent», a relevé la syndique popiste.

24 Heures

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