mardi 6 avril 2010

Liberté pour trois requérants d’asile déboutés et en attente d’expulsion

Pas de vols de retour, pas de détention, disent en substance les juges de paix. Ils ont libéré en fin de semaine trois candidats à l’asile déboutés, dont «des trafiquants de drogue», rappelle le conseiller d’Etat Philippe Leuba.

Cercle de silence à Yverdon. Photo Odile Meylan dans 24 Heures

«C’est une décision de la justice de paix et nous n’avons pas à nous y opposer. Nous en prenons donc acte», a déclaré hier à 24 heures le conseiller d’Etat Philippe Leuba à la suite de la libération, en fin de semaine dernière et sur décision de la justice de paix vaudoise, de trois candidats à l’asile déboutés.

Ces derniers se trouvaient en détention au Centre d’enregistrement et de procédure de Frambois, dans le canton de Genève. Les juges de paix vaudois ont fait savoir qu’ils avaient collectivement décidé de libérer les requérants en attente d’expulsion – treize au total ont fait une telle demande et pourraient être libérés dans les prochains jours – tant que les vols spéciaux étaient suspendus.

L’Office fédéral des migrations (ODM) a en effet pris cette décision après le décès d’un requérant nigérien à l’aéroport de Kloten. L’ODM attend les conclusions de l’enquête relative à ce drame avant de faire repartir des avions. Philippe Leuba espère que la suspension des renvois sera levée le plus vite possible. «J’ai pour mission de renvoyer ceux qui ne respectent pas la loi. Je signale que, parmi les requérants déboutés que la justice a libérés, il y a des trafiquants de drogue.»

Relâché juste avant le week-end pascal, Hasane Diallo, 28 ans, s’est retrouvé livré à lui-même jeudi soir, avant que la Coordination asile-migration Riviera et la structure d’accueil de Caritas ne le prennent en charge. «Voilà l’incohérence du système», dénonce Danielle Mamin, de la Coordination asile-migration Riviera. Enrôlé de force à 14 ans dans l’armée au Sierra-Leone, Hasane Diallo, dont les parents sont morts, a demandé l’asile en Suisse en 1999. Il ne l’a pas obtenu et a vécu de l’aide d’urgence jusqu’en octobre dernier, lorsque la police l’a emmené au CEP de Frambois.

F. BG dans 24 Heures

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