La justice oblige l’État à loger quatorze familles de demandeurs d’asile à Tours.
Sur le papier, l’État se doit d’assurer aux demandeurs d’asile un toit, de quoi se nourrir et se vêtir. À Tours comme ailleurs, la loi est peu respectée. Dans le meilleur des cas, les migrants ne peuvent espérer trouver qu’une place en hébergement d’urgence. Plusieurs associations et collectifs d’aide aux migrants – Chrétiens migrants, RESF, la LDH, Soif d’Utopies – ont donc aidé quatorze familles de demandeurs d’asile à assigner la préfecture en référé auprès du tribunal administratif d’Orléans pour obtenir un toit. Et ont obtenu gain de cause.
Problème : pour plusieurs d’entre elles, le vœu du tribunal, qu’il avait pris soin de ne pas accompagner d’une astreinte financière, est resté lettre morte. « Nous nous sommes à nouveau tourné vers nos avocats qui nous ont conseillé d’émettre une requête en astreinte », raconte Muriel Elkolli, du collectif Soif d’Utopies. Chose faite, pour une famille. Le juge a donc ordonné le 12 avril dernier « une astreinte de 200 euros par jour à l’encontre de l’État ». Et miracle, « pile le jour où l’astreinte a été prononcée, la préfecture les a logés à l’hôtel », poursuit-elle. Fortes de ce succès, les associations seront de nouveau devant le tribunal administratif d’Orléans demain pour trois nouvelles requêtes en astreinte. Et donneront dans la soirée une conférence de presse sur le sujet. Elles reviendront sur la fermeture, il y a un an, de la plate-forme de l’association d’aide aux migrants Aftam. « L’association offrait au moins 110 places d’hébergement, et d’un vrai hébergement, détaille Muriel Elkolli. Les demandeurs d’asile y bénéficiaient d’une assistance administrative. Aujourd’hui, à l’hôtel, ils sont livrés à eux-mêmes, et doivent courir à l’autre bout de la ville pour accéder aux repas gratuits des associations. »
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