jeudi 25 février 2010

Les Kosovars ne veulent pas se voir privés de leurs rentes

Visar Qusaj, président de l'Association culturelle albanaise de Nyon (à dr.), lance la charge contre la décision du Conseil fédéral. Photo  24 Heures. La nouvelle est passée presque inaperçue: à fin janvier, Berne annonçait que la Suisse ne renouvelait pas la convention de sécurité sociale la liant depuis 1962 aux pays de l’ex-Yougoslavie. Ainsi, dès le 1er avril, les Kosovars ne recevront de nouvelles rentes AVS ou AI que s’ils sont domiciliés en Suisse. Plus question de les «exporter» dans leur pays d’origine. L’ensemble des cotisations accumulées pourra être récupéré par les retraités sur le départ, sous forme de capital.

Discrète, cette annonce commence néanmoins à faire des remous. Et la communauté kosovare prépare sa réplique. Hier, l’Association culturelle albanaise de Nyon et environs (ACANE) a officiellement lancé une pétition pour tenter de faire annuler cette rupture de convention. Cette pétition vise trois interlocuteurs: le Conseil fédéral, afin qu’il reconduise cet accord international, l’ambassade du Kosovo, afin qu’elle informe sa communauté sur les conséquences concrètes de ce changement de régime, et le gouvernement de Pristina, afin qu’il assure, au-delà du 1er avril, la couverture sociale de ses ressortissants ayant travaillé en Suisse.

Les Albanais du Kosovo de la région nyonnaise déplorent l’aspect discriminatoire de cette mesure. «Le fait que notre pays soit le seul à en pâtir suscite une grande incompréhension», commente Visar Qusaj, président de l’ACANE, qui ne peut cacher une certaine déception de voir le gouvernement du jeune Etat du Kosovo rester inactif. «Nous avons contribué à la création de richesse ici. Même si tous les nôtres ne rêvent pas de passer leur retraite sur leur terre d’origine, cette restriction nous prive de cette liberté à laquelle on a droit.» Il se donne jusqu’à mi-mars pour récolter un maximum de paraphes. Pour cela, il compte sur le renfort des autres associations locales ou estudiantines de Kosovars. «Car, pour l’heure, nous ne disposons pas d’un organisme faîtier pour nous aider dans notre lobbying, constate le Nyonnais. Cette regrettable décision pourrait contribuer à nous fédérer à l’avenir.»

24 Heures

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